La production industrielle allemande a baissé de 1% en avril par rapport à mars, plombée par un net recul du secteur automobile qui souffre de la pénurie internationale de semi-conducteurs.
La production manufacturière de la première économie européenne reste ainsi 5,6% en dessous de son niveau de février 2020, mois de référence avant les premiers effets de la pandémie, précise l’institut fédéral de statistique Destatis dans un communiqué. Les économistes s’attendaient à une baisse mensuelle de 0,5% selon le fournisseur d’informations économiques Factset et une hausse de 0,4% selon Bloomberg.
L’industrie automobile a vu sa production tomber de 5,6% par rapport à avril, selon le ministère de l’Économie. « Après la hausse en mars, un léger fléchissement est intervenu en avril, causé par une pénurie de produits intermédiaires, principalement des semi-conducteurs et du bois de construction », note le ministère dans un communiqué.
Le BTP a effectivement souffert, avec une baisse de 4,3% sur un mois. Pour l’automobile, la production de puces est déstabilisée depuis des mois par la forte demande en électronique et une reprise plus rapide que prévu de l’économie.
« Les chiffres décevants soulignent que le début du rebond de l’économie allemande, et de la zone euro, est instable », note Carsten Brzeski, économiste chez ING. « Étant donné le haut niveau des commandes, c’est une légère déception », confirme Jens-Oliver Niklasch, de la banque publique régionale LBBW.
« La demande n’est plus un problème »
Selon des chiffres publiés lundi, les commandes passées à l’industrie allemande ont enregistré un recul de 0,2% sur un mois, après un solide mois de mars, mais elles dépassent leur niveau d’avant-crise et restent donc très élevées. « Les chiffres du bâtiment sont particulièrement mauvais », ajoute l’expert.
La croissance de la production en mars a été révisée à la baisse de 0,3 point de pourcentage par Destatis, à +2,2%.
Sur un an, la production bondit de 26,4%, mais cette comparaison se rapporte à la période désastreuse de 2020.
Au printemps, la confiance des industriels allemands est cependant très élevée, selon les sondages. « En prenant en compte tous les chiffres récents, nous devrions aboutir à un deuxième trimestre avec une croissance, sans que ce soit pour autant la forte poussée attendue à la fin de la pandémie », note Jens-Oliver Niklasch. « Pour ça, nous devons probablement attendre le second semestre. »
« La demande n’est plus un problème » mais « des problèmes de capacités et le manque de main-d’œuvre qualifiée pourraient bientôt s’imposer comme les obstacles les plus urgents », souligne Carsten Brzeski.
LQ/AFP