Luxembourg Microfinance and Development Fund est un fond d’investissement spécialisé dans la microfinance sociale. Il a tenu hier son Assemblée générale. L’occasion de présenter les résultats de l’année écoulée et par la même occasion de dresser un bilan.
Nous avons terminé cinq ans d’opérations et nous pouvons souligner les résultats positifs», soutient Kenneth Hay, président de Luxembourg Microfinance and Developement Fund (LMDF). Et apparemment, cette année, tous les fonds d’investissements n’ont enregistrés de tels résultats.
Hier matin, à la maison de la microfinance à Luxembourg-Ville, il était question du bilan de ce fonds spécialisé dans la microfinance sociale qui a vu le jour en mars 2010. Il a pour mission d’avoir un impact social tout en offrant des services financiers dits «responsables» aux populations pauvres. Cela en étant dans le même temps une opportunité d’investissement «attrayante» pour les investisseurs.
Malgré ce que l’on peut penser, un fonds n’est pas toujours synonyme de profit et d’égoïsme. Il est possible d’investir son argent et ‘aider une personne à mettre son projet sur pied.
Des rendements attractifs
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2010, 5 700 micro-entreprises ont été financées par le fonds. Cinq ans plus tard, on en compte environ 30 000.
Le capital du fonds assure le financement de 32 institutions de microfinance émergentes dans 17 pays à travers le monde. En sachant qu’il a une taille de 20 millions d’euros contre 5,4 millions en 2010.
Il a réalisé un rendement annuel de 3 % pour les investisseurs privés, de 4,1 % pour les investisseurs institutionnels et de 3 % pour les particuliers. Pour l’année 2014-2015, le portefeuille d’investissement de LMDF a augmenté de 39 % dans des institutions de microfinance «prometteuse». Ils atteignent ainsi les 17,9 millions d’euros.
Selon Kaspar Wansleben, le directeur exécutif, les rendements sont «attractifs». «Un euro investi dans la classe A (n.d.l.r l’État) a réussi une levée de 4 euros dans la classe B (les investisseurs privés) et la classe C (les particuliers)», explique-t-il. De quoi attirer les investisseurs qui ne veulent pas placer leur argent à tort et à travers.
D’autant plus que la classe A (l’État luxembourgeois) absorbe «les premiers risques», indique Kenneth Hay, le président. «Le client est protégé contre les pertes», assure-t-il.
Sur le terrain, le fonds permet le développement de micro-entreprises. En particulier, celles tenues par des femmes, des jeunes et par des populations rurales. En mars 2015, «76 % des 29 965 micro-entrepreneurs financés par le fonds étaient des femmes», indique LMDF.
Le fonds a pu également soutenir 139 étudiants dans leurs études universitaires grâce à un investissement dans une institution de microfinance spécialisée dans le financement d’études pour les enfants de micro-entrepreneurs. Étant en période de croissance, LMDF compte bien agrandir sa taille dans les deux prochaines années.
Aude Forestier