Athènes a envoyé une demande au Mécanisme Européen de Stabilité (MES) afin d’obtenir le feu vert pour pouvoir racheter une partie de ses dettes au Fonds Monétaire International (FMI), a-t-on appris mardi auprès du ministère des Finances.
La requête concerne le paiement d’avance de 3,7 milliards d’euros, soit un peu plus d’un tiers du montant total que la Grèce doit au FMI, selon la même source. Ce remboursement anticipé vise à éviter à la Grèce le taux élevé du prêt du FMI (à plus de 5%), qui est sujet à fluctuations et pourrait donc augmenter.
Le rachat entraînerait aussi l’allègement de la dette publique du pays, qui atteint 180% du PIB, un fardeau pour l’économie grecque. D’après l’agence de presse grecque ANA, Athènes pourrait rembourser 1,5 milliard d’euros en 2019 et 2,2 milliards en 2020. Il restera ensuite à Athènes à rembourser 5,5 milliards d’euros à l’institution d’ici 2024, selon la presse spécialisée. La semaine dernière, le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos s’était entretenu de cette question avec Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, à Washington, selon la presse grecque.
Dès le mois de mai
Début avril, lors de l’Eurogroupe à Bucarest (Roumanie), Klaus Regling, le directeur du MES, (un fonds de sauvetage utilisé en cas de crises financières), avait également déjà évoqué cette possibilité. Selon la presse grecque, le remboursement d’une partie de la dette du FMI pourrait intervenir dès le mois de mai.
Sortie officiellement de son programme de prêts internationaux en août dernier, la Grèce reste sous la surveillance renforcée de ses créanciers et est contrainte de dégager un excédent budgétaire d’au moins 3,5% du Produit intérieur brut (PIB) chaque année pour être en mesure de rembourser ses dettes. En 2018, le pays a réalisé un excédent budgétaire de 4,4% du PIB contre 3,9% l’année précédente, a annoncé mardi l’Autorité grecque des statistiques.
LQ/AFP