La France prévoit d’emprunter 187 milliards d’euros d’obligations sur les marchés en 2016, à la fois pour financer le déficit budgétaire et rembourser les dettes arrivant à échéance, a indiqué jeudi l’Agence France Trésor (AFT).
Ce montant, net des rachats de dette, est identique à celui qui avait été communiqué lors de la présentation du budget fin septembre et à celui pour 2015, selon l’AFT, chargée de placer la dette française sur les marchés.
Au total, les besoins de financement de la France s’élèvent à 198,5 milliards d’euros, dont un déficit budgétaire de 72,3 milliards d’euros et des dettes arrivant à échéance pour un montant de 125 milliards. Pour faire face à ces engagements, la France va donc emprunter 187 milliards à moyen-long terme sur le marché, auxquels s’ajoutent 2 milliards issus de cessions de participations de l’Etat et 9,5 milliards de ressources de trésorerie.
Le pays se réserve la possibilité d’emprunter à très long terme en 2016 et va étudier l’émission d’une ligne à 50 ans, pour répondre à la demande d’investisseurs.
La France publie ce programme indicatif de financement alors qu’elle achève une année record en terme de coût de financement. Le taux moyen pour les emprunts à moyen-long terme a atteint 0,63%, soit bien moins qu’en 2014 (1,31%). Le pays a bénéficié d’un environnement très favorable, principalement porté par le programme de rachats d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE) lancé en début d’année.
En 2015, la France a emprunté en tout 220 milliards d’euros d’obligations, tout en procédant à des rachats de dette arrivant à échéance en 2016 et 2017 pour 33 milliards d’euros, soit un montant net levé de 187 milliards d’euros. Les rachats de dette avant l’échéance permettent à la France de préfinancer son programme pour les deux années suivantes, réduisant de ce fait le montant des dettes à rembourser.
Concernant l’évolution des taux d’emprunt, l’AFT a maintenu ses prévisions dévoilées fin septembre, à savoir un taux à 10 ans à 1,4% fin 2015 puis 2,4% fin 2016. Ce scénario sera révisé en avril lors de la présentation par la France à la Commission européenne de son programme de stabilité budgétaire, a précisé l’AFT. Les taux d’emprunt en zone euro vont rester sensibles à la politique monétaire de la BCE qui a annoncé un renforcement de son soutien à l’économie, ainsi qu’à celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a remonté mercredi ses taux pour la première fois depuis la crise financière.
AFP