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La France a commencé à livrer du gaz à l’Allemagne


Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz. ERIC PIERMONT / AFP

La France a commencé jeudi pour la première fois à acheminer directement du gaz vers l’Allemagne, une étape dans la solidarité énergétique européenne pour surmonter le tarissement des flux venant de la Russie, a annoncé le gestionnaire du réseau de transport de gaz français GRTgaz.

« Dans un contexte de forte diminution des livraisons de gaz russe vers l’Europe et dans le cadre de la solidarité européenne sur la sécurité énergétique, GRTgaz s’est mobilisé pour adapter son réseau et formaliser une proposition afin de commercialiser une capacité de transport de gaz de la France vers l’Allemagne », a indiqué GRTgaz dans un communiqué.

Les premières livraisons de gaz odorisé vers l’Allemagne ont commencé à 06h à hauteur de 31 gigawattheures/jour, en transitant via les communes frontalières de Obergailbach (Moselle) côté français, et Medelsheim en Sarre, en Allemagne, au point d’interconnexion du réseau gazier, selon le gestionnaire.

Le niveau de cette capacité, sera « évalué tous les jours en fonction des conditions de réseau », avec une capacité maximale de 100 GWh/jour, précise GRTgaz.

En ordre de grandeur, cela correspond à la puissance de quatre tranches nucléaires et l’équivalent de 10% de ce que la France reçoit chaque jour en gaz naturel liquéfié (GNL) dans ses quatre terminaux méthaniers, selon le gestionnaire.

Alors que l’unique point d’interconnexion à la frontière franco-allemande avait été conçu à l’origine pour fonctionner dans le sens Allemagne vers France, il a fallu inverser les flux pour permettre cette circulation, a encore précisé GRTgaz.

« C’est historique, la première fois que la France va livrer du gaz directement vers l’Allemagne, jusqu’ici on envoyait du gaz à notre voisin via la Belgique », a souligné Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz.

GRTgaz, en collaboration avec les transporteurs allemands (OGE et GRTgaz Deutschland), a donc « réalisé des ajustements techniques » pour « rendre le flux France vers Allemagne effectif », a poursuivi le gestionnaire du réseau.

De son côté, l’Allemagne a pris des dispositions règlementaires pour accepter le gaz français, qui est odorisé, avec une teneur en soufre, ce qui n’est pas l’usage pour l’industrie allemande.

L’Allemagne manque de gaz, dont elle est très dépendante pour faire tourner ses usines, son nerf économique. La France en a plus que son voisin car elle bénéficie d’apports de gaz naturel liquéfié, provenant principalement des États-Unis, ce qui a permis en partie de remplir ses stocks à 100% pour l’hiver.

GRTgaz est le deuxième transporteur européen de gaz, fort de 32.500 km de canalisations et 640 TWh de gaz transporté.

3 plusieurs commentaires

  1. Ce dimanche 16 octobre 2022 à 6 h 13, le Bade Wurtemberg (Allemagne) a subi un tremblement de terre de puissance 3,9 sur l’échelle de Richter et ressenti jusqu’en Suisse. Heureusement, il ne s’agit pas d’une catastrophe mais un jour (le plus tard possible), je pense que nous allons avoir un drôle de tour avec une installation nucléaire.

  2. C’est sûr que quand on voit le niveau actuel de production d’électricité nucléaire française ainsi que l’état d’avancement du nouvel EPR, la France peut être fière… Quant aux belges qui viennent, eux aussi, de fermer un réacteur, sont-ils aussi « complétement cinglés  » ?

  3. Quant on sait que ce sont les allemands qui ont commis la sottiise de l’energiewende, que ce sont encore eux qui ont insisté pour caler le prix de l’électricité sur celui du gaz, qu’ils sont toujours, par idéologie pure tenter par tous les moyens de saboter le nuclaire civil français, ils mériteraient qu’on les laisse en plan avec leur manque de gaz.
    Pire même, alors que l’Europe risque de manquer d’électricité, ces mêmes allemands, décidément complètement cinglés;, ferment leurs dernières centrales nucléaires.