La Banque islamique de développement va lancer son premier produit financier à la fois compatible avec la finance islamique et les objectifs de développement durable des Nations unies, a-t-elle annoncé lundi à Luxembourg.
Ce sukuk vert ou obligation verte conforme à la loi islamique, la charia, sera la première du genre en Europe, deux ans après le lancement du tout premier produit de ce type en Malaisie, souligne la Banque islamique de développement, dont le siège se trouve à Djeddah (Arabie Saoudite). Cette institution, qui compte 57 pays membres et a pour but de favoriser le développement social et économique dans les pays musulmans et les communautés musulmanes à travers le monde, tenait lundi son « Sommet Sukuk » à Luxembourg, après Londres l’an dernier.
Le président de la Banque islamique de développement, Bandar Hajjar, ancien ministre saoudien du pèlerinage à La Mecque, et le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), l’Allemand Werner Hoyer, ont par ailleur signé lundi, en présence du ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramegna, un protocole d’accord pour renforcer leur coopération.
Selon cet accord, chaque institution impliquée consacrera 1 milliard de dollars dans les cinq prochaines années pour des co-investissements dans une sélection de « pays fragiles » en Afrique et au Moyen-Orient pour inciter à la création d’emplois, à la croissance, aux infrastructures de première nécessité, au soutien à l’action climatique ainsi qu’à la technologie et l’innovation.
Exclure l’investissement dans l’alcool et le tabac… depuis le Luxembourg
Le Luxembourg, petit pays de 610 000 habitants, sis entre la France et l’Allemagne, est connu pour sa place financière qui se diversifie sur plusieurs segments ces dernières années, dont celui de la finance islamique. La finance islamique se veut compatible avec les principes de la charia c’est-à-dire que ses produits excluent l’investissement dans des secteurs considérés comme illicites par la loi islamique à savoir l’alcool, le tabac, les paris sur les jeux tout en respectant le principe de partage des pertes et des profits.
Détail assez cocasse : le Luxembourg, non plus sur le plan de la finance internationale mais sur celui des finances publiques, joue pourtant la carte du tabac et de l’alcool au maximum avec le « tourisme à la pompe » (à essence), vis-à-vis des territoires voisins. Les taxes et accises sur ses trois produits (essence, tabac, alcool) fixés à des tarifs très compétitifs nourrissent ainsi le budget national de façon substantielle.
AFP et LQ
Ne pourrait-on pas se passer de cet argent dont une partie au moins finance le terrorisme?