Les membres de la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil) ont fait part de leurs inquiétudes lors de leur conseil d’administration, lundi. La situation économique se complique à cause de la guerre en Ukraine.
Premier sujet d’inquiétude : la sécurité d’approvisionnement en énergie, et plus particulièrement les plans de délestage en cas de pénurie de gaz naturel. Aux yeux de la fédération, il est indispensable qu’une mobilisation des potentiels d’économie d’énergie soit entreprise dans tous les secteurs et que les potentiels de substitution au gaz soient rapidement autorisés et entièrement utilisés avant d’envisager des coupures de fournitures aux dépens de l’industrie. Des interruptions de production se répercuteraient bien au-delà des secteurs visés par d’éventuelles coupures, selon René Winkin, le directeur de la Fedil. D’après lui, ces coupures rajouteraient aux pénuries et flambées de prix que nous subissons déjà aujourd’hui.
La deuxième grande préoccupation concerne le taux d’inflation. Il poursuit son augmentation historique et il apparaît que la vague des répercussions des hausses de prix importées est loin d’être terminée, selon la fédération.
Dans ce contexte, la Fedil partage l’inquiétude exprimée par les principales organisations économiques internationales de se voir confrontées à une pression inflationniste plus généralisée et plus persistante pouvant résulter d’une spirale prix-salaires. Elle souscrit entièrement aux efforts politiques visant à atténuer les répercussions de l’inflation, moyennant des mesures ciblées, socialement efficaces et bien temporisées.
La troisième problématique concerne l’aggravation sérieuse du manque de main-d’œuvre dans la plupart des secteurs ou entreprises. Le conseil d’administration de la Fedil s’est exprimé en faveur d’une étude sérieuse et approfondie de tous les éléments influençant la disponibilité de main-d’œuvre et susceptibles d’entraver le bon fonctionnement des entreprises du pays, soucieuses de répondre convenablement à la demande de leurs clients.
«Confrontés à ce problème de disponibilité qui s’étend bien au-delà du seul secteur privé et qui risque de se traduire en vrai problème sociétal, les représentants d’entreprises sont effrayés par les tentatives politiques de jeter de la poudre aux yeux de l’électeur avec l’idée d’une baisse généralisée du temps de travail, déphasée par rapport aux réalités du fonctionnement du marché de l’emploi», a expliqué dans le communiqué de la Fedil, Michèle Detaille, présidente de la fédération.