La demande mondiale de pétrole a retrouvé et même dépassé fin 2022 le niveau d’avant la pandémie, selon des chiffres publiés mardi par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui prévoit une nouvelle croissance de la demande en 2023 tirée par la Chine.
Alors que le changement climatique s’accélère, la consommation d’énergies fossiles responsables du réchauffement ne faiblit pas, au contraire : au dernier trimestre 2022, la demande mondiale de pétrole estimée par le cartel a franchi la barre des 100 millions de barils par jour, à 101,17 millions de barils par jour, un chiffre supérieur à la demande moyenne estimée par l’Opep pour 2019 à 99,76 mb/j.
Un cabinet d’analyse sur l’énergie, Rystad, avait estimé la semaine dernière que les émissions de carbone liées aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) continueraient d’augmenter jusque vers 2025, avant de commencer à baisser ensuite.
La demande de pétrole s’était effondrée avec la pandémie, à 90,98 mb/j en 2020, avant de remonter à 97,01 mb/j en 2021 puis à 99,55 mb/j en 2022, soutenue l’an dernier par « une solide activité économique dans les pays OCDE et non-OCDE, hormis la Chine ».
101,87 millions de barils par jour
Pour cette année, l’Opep a très faiblement révisé à la hausse sa prévision et table désormais sur une croissance sur un an de 2,32 millions de barils par jour à 101,87 mb/j. Cela correspond à 0,1 mb/j de plus comparé au dernier point de janvier.
L’essentiel de la croissance proviendra de fait des pays non-membres de l’OCDE où la demande de pétrole devrait augmenter de 2 mb/j et « dépasser ses niveaux d’avant la pandémie pour la deuxième année consécutive », tirée par la Chine, l’Asie et le Moyen Orient, selon l’Opep.
En Chine, « les besoins annuels de pétrole ont décliné l’an dernier », relève le cartel, mais « la fin de la politique zéro Covid en décembre devrait soutenir la demande de pétrole en 2023 ».
Dans les pays développés de l’OCDE, la croissance de la demande devrait se tasser, avec une progression d’environ 0,4 mb/j en 2023 (après +1,3 mb/j en 2022) et on se situera « juste en dessous des niveaux d’avant la pandémie en volumes absolus », selon l’Opep.
« Les pays OCDE d’Amérique devraient tirer la croissance, alors que la demande des pays OCDE d’Europe et d’Asie Pacifique devrait stagner », détaille l’Opep