La compagnie aérienne britannique EasyJet a annoncé jeudi avoir levé 419 millions de livres via l’émission de nouvelles actions, qui doivent lui permettre de renforcer un peu plus ses finances pour faire face à la crise.
Cette opération, dont le principe avait été dévoilé mercredi soir, porte sur un peu moins de 15% du capital du transporteur, selon un communiqué. EasyJet se félicite du soutien reçu par ses actionnaires et de nouveaux investisseurs lors de ce placement qui s’est fait en quelques heures au prix de 703 pence par action, soit 5% de moins que le cours de clôture de mercredi. Le groupe avait obtenu l’accord de ses actionnaires en février pour une éventuelle levée de fonds correspondant à 10% de son capital.
Il va devoir donc demander leur autorisation pour les 5% supplémentaires, au risque d’ouvrir un nouveau front avec le fondateur du groupe et premier actionnaire Stelios Haji-Ioannou qui détient plus de 30% du capital. Ce dernier fustige la stratégie du groupe face à la crise sanitaire et avait même demandé le départ des dirigeants avant d’être mis en échec lors d’une récente assemblée générale. Le groupe compte utiliser ces fonds levés pour consolider ses finances mises à rude épreuve par la crise sanitaire et la longue paralysie du trafic aérien.
Suppression de 4 500 postes
EasyJet a repris ses vols mi-juin mais le redémarrage sera très progressif et le secteur se prépare à quelques années difficiles avec une demande déprimée. Grâce à la levée de fonds, la compagnie bénéficiera désormais d’un excès de trésorerie de 3 milliards de livres. Elle avait pris ces dernières semaines plusieurs mesures pour renforcer ses finances, avec un prêt de 600 millions de livres des pouvoirs publics, un report de livraisons d’avions auprès d’Airbus et une restructuration avec la suppression de 4 500 postes, soit près du tiers de ses effectifs.
La crise du transport aérien va avoir un impact très lourd sur ses résultats financiers. Le transporteur a déjà creusé sa perte nette au cours du premier semestre achevé fin mars, qui ne prend en compte que le tout début de la paralysie du trafic aérien en raison des confinements, selon des résultats dévoilés mercredi.
LQ/AFP