Ouverte depuis 1928, la Bourse de Luxembourg se définit comme une plateforme de négociation et de rencontre transparente entre l’offre et la demande. Plus de 150 personnes y travaillent chaque jour. Le Quotidien a eu l’occasion de voir de près comment elle fonctionne.
Dans l’imaginaire collectif, l’image reste tenace. De la Bourse, on s’imagine encore qu’il s’agit d’une salle immense dans laquelle on croise des hommes en costume-cravate, maniant avec dextérité le passage d’un combiné téléphonique à un autre, informant leur client de la valeur de ses actions. Ce cliché véhiculé par les productions hollywoodiennes n’a plus de raison d’être aujourd’hui.
Au fait, qu’est-ce que la Bourse ? «C’est une plateforme de négociation, de rencontre entre l’offre et la demande», explique Maurice Bauer, secrétaire général de l’institution. «Si on veut vendre quelque chose ici, on peut nous le donner. Si quelqu’un veut acheter, il vient», continue-t-il.
«Confiance et transparence»
Un intermédiaire « neutre » entre un vendeur et un acheteur qui se définit aussi comme un lieu de «confiance et de transparence». De cette transparence, il est question lorsqu’on se trouve dans la salle de surveillance des marchés. Située au 5e étage de l’immeuble «Aurora», avenue Joseph-II (auparavant avenue de la Porte-Neuve), elle abrite des «surveillants» qui, comme leur nom l’indique, surveillent les transactions effectuées sur le marché. En réalité, toutes les opérations sont automatisées depuis 1995, date à laquelle a été introduit le SAM, autrement dit le système automatisé des marchés. «La criée n’existe plus depuis 1996», explique Maurice Bauer.
Actuellement, cinq personnes travaillent dans ce service de la Bourse. «Le marché s’ouvre à 9h et ferme à 17h35», indique-t-il. «On suit les activités de trading» et «on surveille les titres cotés et négociés de la Bourse de Luxembourg», poursuit-il. Cette surveillance accrue permet de détecter les abus de marché (des opérations d’initiés et les manipulations de marchés). L’équipe de Guy Weymeschkirch protège les investisseurs et garantit la transparence. D’ailleurs, «tout se qui se passe est visible sur notre portail (NDLR : sur le site internet) dans le carnet d’ordres», dit-il. Grâce à l’écran de télévision branché sur une chaîne économique américaine, les surveillants savent ce qui se passe sur le marché américain et ailleurs…
Aude Forestier
« Une des plus grandes dans le monde »
Plus de 40 000 valeurs sont cotées à la Bourse de Luxembourg. «Nous sommes probablement une des plus grandes Bourses dans le monde», affirme Maurice Bauer, le secrétaire général. Dans ce nombre impressionnant de valeurs, 66% sont des obligations. Il s’agit d’un titre négociable émis par une entreprise publique ou privée ou par l’État. Il donne à son souscripteur le droit de créance sur l’émetteur, c’est-à-dire l’entreprise.
Le reste étant des fonds (17%), des bons d’option (15%, «warrant» en anglais, un titre auquel est attaché le droit d’acheter ou de vendre un actif financier dans des conditions de prix et de durée fixées à l’avance). Et enfin, on trouve 2% d’actions (une part de la société dans laquelle on investit). Les trois plus importantes capitalisations boursières luxembourgeoises sont SES, RTL Group et ArcelorMittal.