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La BCE soutient trop d’entreprises polluantes, pointe Greenpeace


(illustration AFP)

Les rachats de dettes privées menés par la Banque centrale européenne favorisent les entreprises ayant recours à beaucoup d’énergies fossiles, selon une étude présentée mardi par Greenpeace qui appelle la BCE à en faire plus pour le climat.

Au sein du marché européen des obligations d’entreprises, le portefeuille de la BCE montre « un déséquilibre significatif en faveur des entreprises et des industries nuisibles au climat », affirme une étude conjointe publiée par Greenpeace, l’Université de Londres, l’Université de l’ouest de l’Angleterre, l’Université de Greenwich et le groupe de réflexion New Economics Foundation.

Leur analyse montre que 63% des obligations privées acquises par la BCE proviennent de secteurs utilisant les énergies fossiles ou consommant beaucoup d’énergie, sur un stock d’environ 242 milliards d’euros de titres détenus en portefeuille à fin juillet.

Pour soutenir l’activité en zone euro, la BCE a lancé en 2015 un programme de rachats massifs de dette pour l’essentiel publique, mais aussi privée, le fameux « QE » – pour « quantitative easing » – visant à injecter des liquidités dans l’économie. La BCE a par ce biais créé 2 800 milliards d’euros de monnaie à ce jour avec des effets sur l’emploi et la conjoncture.

Se faire « plus respectueuse du climat »

Les rachats de l’institution respectent un principe dit de « neutralité » : les titres sont acquis en fonction de leur durée, volume et notation financière, laquelle ignore encore le critère environnemental.

« La BCE a besoin d’une nouvelle orientation plus respectueuse du climat. Pour ce faire, elle doit aligner au plus vite sa politique monétaire sur les objectifs climatiques de l’accord de Paris et poser ainsi le cadre d’un système financier européen vert », plaide dans un communiqué Mauricio Vargas, expert financier chez Greenpeace.

Dans une interview publiée lundi par Le Monde, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a prudemment expliqué qu’elle allait « tenter d’entraîner le Conseil des gouverneurs » de l’institution à « au moins accepter de s’interroger sur l’action légitime d’une banque centrale pour participer à la lutte contre le changement climatique ».

LQ/AFP