Un porte-parole d’Edmond de Rothschild l’a appris jeudi au Quotidien : la banque ne licencierait pas les 15 salariés du service informatique concernés par le plan Copernic.
Ce plan prévoit le transfert des activités de technologies de l’information vers la Suisse. L’OGBL-SBA, majoritaire dans l’établissement financier, a réagi jeudi à cette information en affirmant qu’il avait demandé une réunion du comité mixte de l’entreprise pour obtenir des «clarifications» et qu’il irait devant le conciliateur au cas où la direction ne collaborerait pas avec le syndicat et la délégation du personnel.
Le 10 janvier, le syndicat Banques et Assurances de l’OGBL (SBA) organisait un piquet de protestation devant un bâtiment de la banque Edmond de Rothschild afin de demander la négociation d’un plan social.
En effet, la direction de la banque privée helvète refusait de négocier un plan de maintien dans l’emploi ou un plan social pour les 15 salariés du service informatique visés par le projet «Copernic». Celui-ci, annoncé en avril 2016, avait pour finalité de transférer le service informatique vers la Suisse. Les salariés concernés auraient perdu leur emploi d’ici le mois d’avril 2018. Début janvier donc, le SBA, par la voix de Véronique Eischen, membre du bureau exécutif du syndicat, invitait la direction emmenée par Bernard Coucke, en poste depuis octobre 2016, à s’asseoir autour de la table des négociations.
Presque deux mois jour pour jour après cette manifestation, un porte-parole de la banque Edmond de Rothschild Luxembourg a appris jeudi au Quotidien que l’établissement avait annoncé en début de semaine « en interne » que « tous les collaborateurs concernés au Luxembourg » par le plan Copernic « garderont leur emploi» au-delà du projet prévu jusqu’en avril 2018.
Un passage chez le conciliateur?
« Les 15 personnes resteront au Luxembourg », a affirmé hier ce porte-parole en ajoutant que « la banque a pu trouver des solutions en interne ». Jeudi après-midi, Véronique Eischen a réagi en nous confiant que « ce n’est pas aussi simple que ça ».
Les informations sur ce revirement, sans doute effectué en réponse au piquet de protestation de janvier et « à la pression» que le syndicat dit mettre, ne sont pas claires. Car, comme le rappelle la syndicaliste en charge du SBA, « ils disent que les gens vont perdre leur emploi et puis ils doivent partir volontairement . Ce n’est pas une manière de faire. » Ne voulant pas rester dans le flou et surtout sans réponses, l’OGBL-SBA, majoritaire à 100 % dans la délégation du personnel, a demandé la convocation d’un comité mixte le 23 mars, réunissant syndicat, direction et délégation du personnel afin de « demander des clarifications ».
Car nul ne sait où ces personnes iront ou si elles seront formées à d’autres fonctions. Le SBA demande également « un plan de formation et de carrière » pour les salariés concernés. « Ça ne va pas se passer comme ça », dit Véronique Eischen. « Si la direction ne veut pas collaborer avec nous, on ira en conciliation », prévient-elle. La suite de ce feuilleton qui dure depuis plus d’un an au prochain épisode.
Aude Forestier