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La baisse des ventes de carburant au Luxembourg n’inquiète pas


Les accises sur le carburant, les cigarettes et l'alcool rapportent à l'État un peu plus d'un milliard d'euros. (Photo : Archives LQ)

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, s’est voulu rassurant concernant la diminution des recettes liée à la baisse des volumes de vente du carburant et des cigarettes.

La diminution des recettes ayant trait à la TVA sur le carburant, les cigarettes et l’alcool, ressource financière importante du pays, inquiète les députés CSV, pendant que le ministre des Finances se veut rassurant.

Le Luxembourg n’est pas un pays riche en matières premières comme l’or, l’uranium le lithium ou encore le pétrole, et ne peut donc pas se reposer sur la rentrée d’argent en masse qu’apporterait une terre luxembourgeoise riche en éléments rares. Par contre, le Grand-Duché a de nombreuses stations-services, qui, grâce à une taxe sur le carburant, le tabac et l’alcool moins élevée que dans les pays voisins, peuvent être considérées comme l’équivalent du pétrole des Qatariens, dans une moindre mesure. Il est donc normal de voir l’inquiétude de certains politiques lorsque le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a annoncé, le 23 juillet dernier, la baisse des accises liée à la vente de carburant à une époque où les recettes de l’État sont scrutées dans les moindres détails.

Interrogé sur le sujet par le biais d’une question parlementaire émanant des députés CSV, Diane Adehm et Gilles Roth, le ministre des Finances a tenu à dissiper les inquiétudes. Les deux députés, dans leur question parlementaire commune, ont donc demandé «quel impact les baisses constatées au niveau des ventes de carburant et de cigarettes pouvaient avoir sur les recettes budgétaires, ainsi que l’impact sur les dépenses budgétaires, tout en demandant si cette baisse ne compromettait pas les prévisions du gouvernement prévues dans la programmation financière pluriannuelle pour la période 2014 à 2018».

Dans sa réponse, Pierre Gramegna a tenu à souligner le contexte et les chiffres réels de la baisse. «L’administration estime que les résultats des six premiers mois de l’année annoncent une diminution d’environ 180 millions de litres de gazole et environ 50 millions de litres d’essence en moins pour toute l’année 2015 par rapport à 2014, ce qui entraînerait une moins-value totale de droits d’accises sur l’huile minérale de quelque 90 millions par rapport au budget 2015», peut-on lire au début de sa réponse écrite. Concernant la baisse des accises liée à la vente des cigarettes, le ministre met en avant l’augmentation de la TVA, de 15 à 17 %, depuis le début de l’année, entraînant une diminution des recettes de l’ordre de 10 millions d’euros par rapport aux prévisions du budget 2015.

Une manne d’un milliard d’euros

Le ministre précise que ce manque à gagner «est sans impact immédiat» sur les dépenses budgétaires prévues pour l’année en cours.

Cette baisse de consommation représente tout de même une diminution d’un peu moins de 10 % par rapport à 2014. Le manque à gagner de 90 millions d’euros pour les caisses des accises du pays est élevé, mais reste tout de même guère important lorsque l’on regarde le montant total des droits d’accises sur les carburants, qui se monte à plus d’un milliard d’euros. En 2014, la consommation de carburant au Luxembourg a été estimée aux alentours de 2,5 milliards de litres, alors que les résidents luxembourgeois consomment moins de 10 % du volume de vente.

La baisse des recettes liée à la vente de carburant, de cigarettes ou encore d’alcool, peut être mise en relation avec plusieurs causes avancées par les députés, comme la baisse du tourisme à la pompe, les difficultés liées à la fluidité du trafic autoroutier luxembourgeois ainsi que des mesures spécifiques mises en place par les pays voisins afin d’inciter les routiers, par exemple, à faire le plein d’essence dans leurs pays respectifs.

Jeremy Zabatta