L’exploitant belge de salles de cinéma a publié des résultats annuels en hausse. Le groupe peine cependant encore un peu sur le marché luxembourgeois, où il doit encore renforcer sa marque.
Avec un chiffre d’affaires en hausse de 9,4 % et une progression de la fréquentation des salles de 6,2 %, soit 25,3 millions de visiteurs en 2017, et une hausse de son Ebitda courant (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de 10,3 %, à 104,3 millions d’euros, le groupe belge peut afficher un large sourire.
Dans son rapport annuel publié mercredi, le groupe explique ses bons résultats par un chiffre d’affaires ayant plus fortement progressé que la fréquentation, elle aussi en hausse, mais également par une stratégie d’expansion payante après avoir racheté des cinémas en France, aux Pays-Bas et en Espagne, sans oublier l’acquisition, en septembre dernier, de Landmark Cinemas Canada, un groupe exploitant 44 cinémas dans le centre et l’ouest du Canada pour une somme de 84,2 millions d’euros.
Autre satisfaction pour le groupe, une belle progression sur les ventes de boissons et de snacks, avec une hausse de 16,6 % et une augmentation des produits B2B de 2 % grâce à une nette croissance de la publicité sur les écrans des salles obscures.
Au Luxembourg, Kinepolis a renforcé sa présence l’année dernière, puisque les complexes Utopolis au Kirchberg et à Belval affichent la marque Kinepolis depuis avril dernier.
Plus qu’un coup de peinture
Les sites luxembourgeois ont commencé à adapter les codes marketing du groupe belge en proposant un nouveau site internet, de nouvelles formules d’abonnement et des services supplémentaires comme les «cosy seatings» (des sièges avec une table, un portemanteau et des accoudoirs amovibles). Utopia Management et CLDN avaient cédé en 2015 la totalité de leur participation dans le groupe Utopia à Kinepolis. «Nous sommes très fiers d’être présents au Luxembourg et de notre acquisition», a redit Eddy Duquenne, le directeur général du groupe Kinepolis, joint par Le Quotidien. Il soulignait ainsi le fait que malgré la petite part de marché du Luxembourg pour le groupe, le pays reste tout de même important.
Le groupe belge, qui a déjà rénové quelques salles au Kirchberg, va continuer à investir dans les sites luxembourgeois, étant donné qu’une amélioration approfondie du complexe du Kirchberg est prévue cette année. «Il faut bien dire que quand nous avons repris le site du Kirchberg, il fallait plus qu’un coup de peinture. Nous avons déjà rénové les salles et remplacé les sièges au Kirchberg. Nous allons maintenant refaire l’entrée, le foyer, installer nos concepts ou encore un « Laser Ultra » (NDLR : une technologie immersive alliant contenus 4K et films 3D)», a souligné Eddy Duquenne.
Une fréquentation en légère baisse
Selon le rapport annuel du groupe, Kinepolis a déjà investi un peu plus d’un million d’euros dans ses complexes luxembourgeois. À noter par ailleurs que l’enseigne «Utopolis», qui est toujours visible sur le bâtiment du boulevard J.-F.-Kennedy, devrait rester encore un peu en attendant la rénovation approfondie et l’obtention des permis nécessaires. «L’enseigne changera quand l’ensemble du concept et de l’expérience client qu’offre Kinepolis sera en place au Kirchberg», a précisé Eddy Duquenne.
Si le groupe peut se targuer de connaître une hausse de la fréquentation de ses cinémas, au Luxembourg, sur ses trois sites, le groupe Kinepolis a connu une nouvelle fois une légère baisse du nombre de ses visiteurs. Après un recul de 0,7 % des visiteurs en 2016 par rapport à 2015, en 2017, les sites luxembourgeois ont accueilli 1,044 million de personnes, contre 1,052 million en 2016, soit une baisse de 0,8 %. «Dans le cinéma, nous sommes toujours sur du court terme. Le nombre d’entrées dépend de beaucoup de paramètres, ça va de la météo à la qualité des films en passant par l’attractivité des cinémas. Au Limpertsberg, la fréquentation est stable, alors qu’à Belval, elle est en croissance. Au Kirchberg, effectivement, il y a eu une perte d’attractivité. Il faut aussi dire que nous avons fermé des salles pour les rénover et les travaux du tram ont pu jouer aussi. Au passage, j’étais assez inquiet de la proximité du tram et du cinéma, mais finalement, c’est très bien», a justifié Eddy Duquenne. Le directeur général du groupe Kinepolis a en outre pointé un autre facteur : «Je crois aussi qu’il y a une certaine forme de lassitude du public face à des offres qui se répètent comme Fast and Furious 8. Je pense que l’industrie américaine va devoir rapidement se renouveler.»
Par contre, le Luxembourg a participé, avec les Pays-Bas et la Pologne, à la progression du groupe Kinepolis dans son segment immobilier et la location de concessions, c’est-à-dire des surfaces commerciales des complexes. Ainsi, les produits immobiliers du groupe belge ont augmenté de 11,1 %. «Cette progression s’explique en partie par un retour de l’activité des concessions au Kirchberg. Nous avons réussi à attirer des enseignes de qualité, ce qui explique cette progression», a conclu Eddy Duquenne.
Jeremy Zabatta