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Investissements Chine-UE : un accord possible d’ici à la fin de l’année


Le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, ici en visite en Italie fin août (Photo : AFP).

Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a estimé possible la conclusion d’un accord sino-européen sur les investissements d’ici à la fin de l’année, lors d’une conférence-débat dimanche à Paris.

Exaltant les liens entre la Chine et l’Europe qui ont, selon lui, « la responsabilité » d’œuvrer de conserve à « un monde plus stable », le ministre chinois des Affaires étrangères a dit « penser notamment à l’accord d’investissement » en négociation depuis plusieurs années.

« Nous avons la possibilité de conclure d’ici à la fin de l’année. Il faut faire un pas l’un vers l’autre », a déclaré M. Wang lors de cette conférence à l’Institut français des relations internationales (IFRI) à Paris, dans le cadre d’une tournée en Europe, visant à renforcer les liens avec le vieux continent alors que les tensions sino-américaines sont fortes.

« Nous avons tous deux des traditions d’ouverture politique, importantes pour éviter que la bureaucratie ne s’enlise dans des détails techniques », a-t-il ajouté.

Chinois et Européens négocient depuis sept ans cet accord sur la protection des investissements étrangers entre l’Union européenne et la Chine, qui rejoint nombre de préoccupations soulevées par les États-Unis dans leur guerre commerciale contre la Chine: respect de la propriété intellectuelle, fin des transferts de technologie imposés aux firmes étrangères et des subventions aux entreprises publiques chinoises.

En mai, l’ambassadeur de l’Union européenne à Pékin avait indiqué que l’UE espérait parvenir au plus tard en septembre à un accord avec la Chine sur la protection des investissements étrangers, « clé » de la reprise mondiale attendue après l’épidémie de coronavirus. Mais en juin la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen faisait état d’une relation « difficile », affirmant : « Nous avons besoin de plus d’ambition de la part de la Chine pour conclure un tel accord pour la fin de l’année ».

En outre, la pandémie a bouleversé les calendriers internationaux, entraînant notamment le report d’un sommet extraordinaire avec le président Xi Jinping initialement prévu en septembre à Leipzig.

« Équilibre » et « réciprocité »

En recevant M. Wang vendredi, le président français Emmanuel Macron a évoqué l’agenda commun avec l’Allemagne et les autres partenaires européens des prochains mois, soulignant l’importance de construire un partenariat euro-chinois « solide et équilibré », sur la base des principes de réciprocité et dans le respect des règles multilatérales, a-t-on indiqué au palais présidentiel de l’Élysée.

Sur le plan bilatéral, le chef de l’État français a appelé à faire des progrès « concrets et rapides sur les secteurs structurants » du partenariat sino-français, dont le nucléaire civil et l’agroalimentaire, des points également abordés par le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, lors d’un entretien avec son homologue chinois samedi.

Selon un communiqué de son ministère publié dimanche, M. Le Drian a « évoqué, en matière commerciale, les progrès dans l’accès au marché, en particulier dans le secteur agroalimentaire », abordant aussi les sujets de l’aéronautique et du nucléaire civil.

Climat et environnement ont aussi figuré au menu des discussions des deux chefs de la diplomatie, ainsi que « la situation au Mali, au Liban et en Corée du Nord ainsi que la crise iranienne ».

Enfin, Jean-Yves Le Drian « a rappelé les graves préoccupations de la France quant à la dégradation de la situation des droits de l’Homme en Chine, en particulier à Hong Kong et au Xinjiang », région du nord-ouest de la Chine peuplée en particulier de Ouïghours, une minorité majoritairement musulmane et de langue turcique, où Pékin est accusé de graves atteintes aux droits de l’Homme, ce que Wang Yi a réfuté dimanche.

AFP