Le Statec fait état d’un paradoxe. D’un côté, le covid n’a pas eu d’impact ravageur sur les ménages les plus faibles. De l’autre, les inégalités sociales et le risque de pauvreté restent élevés. Explications.
« Nous savons que nous n’avons pas encore atteint l’objectif d’une éradication complète de la pauvreté dans notre pays. ». Le Premier ministre, Xavier Bettel, a ouvertement avoué, mardi, lors de sa déclaration sur l’état de la Nation, que le riche Grand-Duché reste confronté à d’importants problèmes sociaux.
Dans son rapport annuel sur le travail et la cohésion sociale, le Statec vient confirmer la fracture qui prévaut. « Les statistiques publiées (…), au cours des dix dernières années, montrent que l’objectif de réduction du nombre absolu de personnes en risque de pauvreté n’a pas été atteint, loin s’en faut », constate l’Institut national de la statistique, tout en ajoutant la phrase : « Sans que cela n’émeuve les décideurs ni l’opinion publique ! »
Il existe toutefois une bonne nouvelle : le covid n’est pas venu accentuer une situation déjà grave. « Cette stabilité suggère que les aides massives consenties par l’État, sous forme notamment de chômage partiel, ont permis de contenir la baisse des revenus des ménages et l’inégalité », affirme Serge Allegrezza, le directeur du Statec.
En 2020, le revenu moyen d’un ménage a même légèrement augmenté à 5 884 euros, soit 2,1 % de plus qu’en 2019. La hausse de 2,8 % du salaire social minimum au 1er janvier 2020 peut toutefois expliquer cette stabilisation des revenus.
Le risque de pauvreté pointe à 17,4 %
Malgré tout, 17,4 % de la population se trouvait l’an passé en situation de risque de pauvreté et 1,7 % des résidents étaient confrontés à une situation de privation matérielle. Le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale touche davantage les 0-17 ans (23,5 %). Suivent les 18-64 ans (22,5 %) et enfin les 65 ans et plus, où ce risque s’établit à 7,3 %.
« Il faut préciser qu’il s’agit d’une estimation basée sur une méthode différente des années précédentes et qu’elle n’est donc pas directement comparable », indique Serge Allegrezza. En raison de la pandémie, les enquêteurs du Statec n’ont en effet pas pu être déployés en aussi grand nombre sur le terrain. Ce sont les seules données livrées par l’Inspection générale de la sécurité sociale qui ont servi à dresser le nouveau rapport sur le travail et la cohésion sociale.
Les chiffres restent toutefois fiables, et l’on retrouve donc d’autres indicateurs dans la publication. En 2020, il est ainsi estimé que 102 925 personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté monétaire.
Les ménages en situation de risque de pauvreté sont ceux qui ont un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian, soit, en 2020, moins de 1 942 euros par mois. Parmi les ménages concernés, 62,8 % déclarent rencontrer des difficultés pour joindre les deux bouts.
Le lourd impact du logement
Sans les transferts sociaux de l’État (47 % du budget 2022), le risque de pauvreté atteindrait 47,4 % de la population. Ce n’est que grâce à la totalité de ces transferts (allocations, subsides, pensions, etc.) que le taux de pauvreté descend à 17,4 %.
Sans surprise, le logement constitue le principal facteur de risque. En 2020, 31,5 % des ménages considéraient que la charge financière liée à leur logement était importante.
Ils étaient 47,4 % à estimer que le coût du logement était moyennement important. Seuls 21,1 % ont indiqué que la charge financière liée au logement ne les préoccupait pas.
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David Marques
A notre époque un salaire de 2000 euros nets pour un plein temps n’est plus suffisant , dans certains foyers il n’y a qu’un seul salaire qui rentre ? de plus avec ces augmentations incessantes GAZ ELECTRICITE PLEIN D ESSENCE NOURRITURE … Beaucoup n’arrivent plus finir le mois et sans extras , avec cette somme un loyer , le chauffage , remplir le frigo en regardant à tout et stop , pas de loisirs , ni vacances ni tralalas …