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Indexation des salaires : une annonce qui passe mal


L'indexation des salaires de 2,5% sera déclenchée à partir du 1er janvier 2017. (photo illustration AFP)

Romain Schmit, le secrétaire général de la fédération des artisans, exprime son mécontentement sur la forme de cette annonce.

L’annonce du déclenchement de l’indexation des salaires sur Twitter passe mal auprès de la Fédération des artisans, pas tant sur le fond que sur la forme.

Tout au long de l’année, les autorités économiques n’ont pas cessé d’indiquer le report de la prochaine tranche indiciaire. En septembre, le Statec a tablé sur une fourchette assez large, en estimant que le déclenchement de l’index s’effectuerait entre le dernier trimestre 2016 et le deuxième trimestre 2017.

Le 30 novembre, le Statec avait affiné la date en annonçant qu’il n’y aurait pas d’index en 2016 et qu’il fallait s’attendre à le voir tomber «vraisemblablement» pendant le premier trimestre 2017, repoussant donc encore l’indexation et surtout laissant penser qu’elle serait pour février ou mars. Quelques semaines plus tard, le 22 décembre, jeudi, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, annonçait que la tranche indiciaire tant attendue tomberait le 1 er janvier.

Les entreprises qui payent et non l’État

Une bonne nouvelle à deux jours des fêtes de fin d’année (+2,5 % sur les salaires), sauf pour les entreprises qui vont devoir changer leur budget salarial.

Romain Schmit, le secrétaire général de la Fédération des artisans, n’a d’ailleurs pas caché son mécontentement sur la communication du Statec et du gouvernement à ce sujet : « Il y a quelques jours, on parle d’un déclenchement au premier trimestre 2017, donc dans un avenir plus ou moins lointain, et quelques jours plus tard seulement, le ministre s’empresse d’annoncer la « bonne nouvelle » sur Twitter d’un index le 1er janvier.»

Romain Schmit ne mâche pas ses mots : «D’un point de vue communication, c’est nul et pour les entreprises c’est encore plus nul, dans la mesure où les listes de prix pour janvier ont déjà été faites en tenant compte de l’augmentation du salaire social minimum à partir du 1 er janvier. Maintenant, nous sommes obligés de revoir notre copie pour prendre en compte l’index, sans compter les entreprises qui payent les salaires praenumerando (NDLR : paiement des salaires en avance pour une période donnée) . »

En effet, si le déclenchement de l’indexation des salaires est une bonne nouvelle pour les salariés, pour les chefs d’entreprise, c’est tout le contraire, car ils doivent prendre en compte cette nouvelle dépense dans leur budget, mais également revoir leurs tarifs afin de trouver le bon équilibre entre les recettes et les dépenses.

Autre point qui fâche Romain Schmit : « Certains politiciens font comme si c’était leur mérite d’avoir déclenché la tranche indiciaire, pour faire croire aux gens qu’ils auraient à les remercier. En réalité, ce sont les entreprises qui payent et non la main invisible de l’État. »

Jeremy Zabatta

Un commentaire

  1. L’indexation des salaires est une catastrophe pour l’économie luxembourgeoise. Elle a cessé partout ailleurs. Cette pratique qui avait un sens dans les années 70-80 quand l’inflation était à deux chiffres n’a plus aucun sens dans un monde sans inflation.