Le numéro un allemand de l’immobilier Vonovia a proposé mercredi de racheter son concurrent Deutsche Wohnen pour 14 milliards d’euros, dette comprise, dernière d’une série de grandes manoeuvres dans un secteur allemand de l’immobilier en pleine effervescence.
Vonovia, lui-même issu d’une récente fusion entre deux grands noms du secteur et dernière recrue de l’indice des trente valeurs vedettes Dax, a indiqué être prêt à mettre 14 milliards d’euros sur la table – en actions et en numéraire – pour racheter Deutsche Wohnen en cas de rejet par les actionnaires de celui-ci d’un projet de fusion avec un troisième larron, LEG Immobilien.
Réagissant dans un communiqué mercredi, Deutsche Wohnen a toutefois rejeté cette offre, « inintéressante et inappropriée » selon lui. Celle-ci ne « reflète pas le potentiel de croissance et la haute qualité du portefeuille immobilier » du groupe, fait valoir la cible.
Deutsche Wohnen se dit toujours bien décidé à mettre la main sur LEG Immobilien pour quelque 5 milliards d’euros, un mariage qui créerait « une entreprise forte au regard des indicateurs financiers et des opportunités de développement », assure-t-il.
L’Office anti-cartel a donné en début de semaine son feu vert à la transaction, annoncée fin septembre, mais les actionnaires de Deutsche Wohnen doivent encore l’approuver, lors d’une assemblée le 28 octobre. Un certain nombre d’entre eux se font prier, jugeant le prix trop élevé.
« Après une analyse en détail, nous sommes convaincus que nous pouvons offrir une alternative attractive et qui fait sens du point de vue stratégique » aux actionnaires de Deutsche Wohnen, a indiqué dans un communique mercredi Vonovia.
Plus de 500 000 logements cumulés
Le groupe basé à Bochum a 370 000 logements en portefeuille, auxquels viendraient s’ajouter les 140 000 de Deutsche Wohnen. Vonovia entrevoit des synergies positives de 84 millions d’euros par an. Les portefeuilles des deux groupes sont complémentaires, fait valoir la société, elle-même très présente à l’ouest du pays tandis que Deutsche Wohnen a beaucoup d’actifs à Berlin et environs.
Ces nouvelles grandes manoeuvres envisagées ne laissaient pas indifférents les investisseurs. Sur le MDax des valeurs moyennes de la Bourse de Francfort, Deutsche Wohnen prenait 2,05% à 24,70 euros à 15h, l’une des rares rescapées de l’indice, tandis que LEG Immobilien lâchait 2,89% à 70,84 euros. Sur le Dax, Vonovia baissait de 4,73% à 27,59 euros, en queue d’indice.
Le marché allemand de l’immobilier a connu ces dernières années une série d’entrées en Bourse et de transactions, sur fond de rattrapage des prix, longtemps en retrait par rapport à d’autres marchés européens.
AFP / S.A.