Si le secrétaire général de l’Horesca, François Koepp, estime que les décisions prises par le gouvernement «sont un premier grand pas en avant, les négociations doivent continuer».
Il a toujours donné la priorité au dialogue et aux négociations avec le gouvernement et malgré certaines critiques de manifestants du secteur, il campe sur sa position. «Avec ces nouvelles mesures d’aides, nous remportons une bataille, mais pas la guerre contre le coronavirus, sur le long terme», est d’avis François Koepp.
Les annonces du ministre Lex Delles apparaissent, aux yeux du secrétaire général de l’Horesca, comme étant «un bon pas en avant mais, certes, ce n’est jamais suffisant. Car il est clair que n’importe quelle aide ne pourra jamais remplacer une affaire qui marche bien». Cela étant, le représentant de l’Horesca juge que sa fédération a bien négocié avec le gouvernement, afin d’obtenir le renforcement et l’élargissement des aides.
«Nous avons eu beaucoup d’entrevues et d’entretiens avec différents ministres, également avec le ministre des Finances, Pierre Gramegna. Toujours est-il qu’une aide est une aide. Donc nous avons revendiqué que 100% de nos frais soient pris en charge et cela a été fait; nous avons revendiqué que les aides soient rétroactives, mais cela n’a pas été acté… En même temps, si cela n’est pas possible, nous avons dit que nous souhaiterions avoir une immunisation d’une certaine part du chiffre d’affaires. Nous avons obtenu cette immunisation de 25% de notre chiffre d’affaires comparé au même mois de l’année 2019, donc je crois que c’est une très bonne chose de faite. Cela nous permet aussi de garder le contact avec les clients; je dirais que c’est une mesure sociale. Cela permet de leur donner une certaine autonomie de travail. Et en leur fournissant une aide sur les coûts non couverts. Je pense que nous avons réussi un grand exploit, car ce n’était pas facile. Et notamment pour les nouvelles entreprises qui peuvent à partir du mois de février, prétendre à cette aide. Nous avons trouvé, avec l’UE, le maillon qui nous permet désormais de faire cela. La pression sur l’UE a donc payé grâce à nos partenaires européens via l’Hotrec (maison mère européenne du secteur).»
«Nous ne lâcherons rien !»
De manière générale, François Koepp estime que les négociations Horesca-gouvernement ont porté leurs fruits. «Nous avons eu la prolongation des aides jusqu’au mois de juin, invoqué que celle-ci soit possible du mois de juin au mois de décembre, comme prévu dans les textes européens. La situation sera réanalysée dans deux à trois mois avec le ministre Delles, pour faire un point de situation. De nombreuses entrevues sont d’ailleurs programmées dans les semaines et mois à venir avec Monsieur le ministre, dont, notamment, au sujet de l’hôtellerie.»
Ce que François Koepp répond aux salariés du secteur qui l’ont critiqué, entre autres, lors de la manifestation de jeudi dernier sur la place d’Armes à Luxembourg ? «Nous étions à ce moment-là en négociations avec le gouvernement, et sommes ressortis de cette entrevue avec un résultat fort ! Ce qui m’intéresse est de ressortir vainqueur lorsque que nous nous trouvons en guerre, contre le coronavirus. Et je peux dire que nous avons gagné une première bataille à 80%. Certains manifestants m’ont d’ailleurs dit que ce qui avait été dit dans la presse n’était pas totalement correct et ne reprenait que les aspects négatifs… Mais, par après, plusieurs personnes ont réalisé que ce que nous faisons était pour leur bien. Cela dit, le processus est loin d’être terminé, mais nous ne lâcherons rien !», assure François Koepp. Avant, pour lui, de conclure : «Encore une bataille de gagnée, sur un long parcours.»
Claude Damiani