Le directeur de la Chambre de commerce du Luxembourg critique ce vendredi, via son blog, les lourdeurs administratives qui caractérisent encore trop le Luxembourg. Il pointe notamment les progressions qu’il faudrait faire au niveau du guichet centralisé digital, le fameux guichet.lu.
Oui, l’outil est important. Depuis son lancement en 2008, guichet.lu a permis une centralisation administrative pertinente entre les citoyens, l’État et les entreprises. Mais ce vendredi, via un développement consistant sur son blog, Carlo Thelen critique vertement les carences qu’il reste à combler pour lever toutes les lourdeurs administratives, et donc « stimuler la croissance ». Le directeur de la Chambre de commerce pointe cinq failles principales :
- Des formulaires trop chronophages : que de « redondances » lorsqu’il faut remplir les cases sur guichet.lu… « certaines pièces justificatives, telles que le relevé d’identité bancaire (RIB), le nombre de salariés, la carte d’identité ou encore le chiffre d’affaires de l’entreprise, sont requises à chaque nouvelle demande administrative », constate Carlo Thelen.
- Les aides mal fléchées : bon nombre d’entreprises passent à côté d’aides publiques tout simplement car « aucune communication ciblée n’alerte les bénéficiaires potentiels », décrit Caro Thelen. C’est la chasse aux trésors, pour s’en sortir… ou une lassitude qui alourdit à la fin la compétitivité des entreprises.
- Des bugs sur les aides de crise : chômage partiel, aides directes en faveur des TPE et des indépendants, congé pour maladie… l’accès aux aides a parfois été complexe pour les entreprises et surtout, « ces failles se sont accentuées lors de la vague de demandes en début de confinement, fin mars ».
- Une dématérialisation trop lente : « aucun formulaire électronique pour les demandes de congé pour raisons familiales n’était disponible en ligne lors de la situation d’urgence liée à la crise sanitaire, écrit Carlo Thelen. Les demandes ont dû être traitées par e-mail. » Cette période est heureusement derrière nous. Mais aujourd’hui, « la multiplication des voies par lesquelles les demandes s’effectuent à ce jour peuvent rendre ambiguës, voire incompréhensibles, les démarches à suivre ».
- Pas d’appli guichet.lu : Carlo Thelen rappelle que les mobiles et tablettes sont devenus des outils de travail plus importants que l’ordinateur fixe aujourd’hui. « Il faudrait développer une application MyGuichet permettant aux entrepreneurs nomades de pouvoir réaliser un suivi en temps réel de leurs démarches. »
Voilà de quoi faire grincer des dents. Les remarques sont aussi pertinentes qu’elles semblent injustes, envers le personnel de guichet.lu, qui est resté sur le pont durant toute cette période cruciale, en première ligne. L’ambition du patron des patrons est certainement de rester constructif, en même temps que dans une intransigeance à la hauteur de l’attractivité du Luxembourg.
HG