L’ambitieuse start-up chinoise Luckin Coffee, qui multiplie les ouvertures de cafés en Chine pour tenter d’y détrôner dès cette année l’américain Starbucks, a entamé les préparatifs pour s’introduire en Bourse à Wall Street, selon l’agence Bloomberg.
L’opération pourrait avoir lieu dès le deuxième trimestre 2019 et permettrait à l’entreprise de lever environ 300 millions de dollars pour poursuivre l’essor fulgurant de son réseau de magasins en Chine, indique le média, se référant à des sources proches du dossier. Le directeur de la stratégie et directeur financier de Luckin Coffee, Reinout Schakel, s’est refusé à commenter ou à confirmer ces informations. L’introduction en Bourse serait pilotée par Crédit Suisse, selon Bloomberg.
Créé il y a seulement un an, Luckin s’est développé tous azimuts en misant sur des tarifs attractifs et son application pour smartphones : l’entreprise a déjà ouvert quelque 2 000 cafés en Chine en 2018, et ambitionne d’en ouvrir encore 2 500 cette année, pour parvenir à un total de 4 500 établissements. En comparaison, Starbucks compte pour l’heure 3 600 cafés dans le pays. Le géant américain domine 80% du marché chinois des cafés, lequel pèse quelque 3 milliards d’euros selon le cabinet Euromonitor.
Pour bousculer la domination de Starbucks, qui a largement favorisé le décollage d’une culture du café dans le pays asiatique plutôt adepte du thé, Luckin s’est efforcé d’attirer les consommateurs à coups de généreux coupons de réduction.
Prix cassés et livraison
Si Starbucks offre habituellement dans les métropoles chinoises de vastes points de vente équipés de canapés, les espaces Luckin Coffee sont en général plus minimalistes et parfois démunis de tables… voire de comptoirs. Les consommateurs ayant précommandé leur café via l’application mobile Luckin n’ont besoin de passer que quelques minutes dans ces cafés décorés de bleu et de blanc : il suffit de scanner un code QR et de payer via leur smartphone.
Un modèle économique qui permet à la jeune firme de casser ses prix et de séduire aussi bien les jeunes que les cols blancs, par ailleurs friands de son efficace service de livraison de cafés. Luckin, qui compte le fonds d’investissement Centurium Capital ou le fonds souverain singapourien GIC parmi ses investisseurs, a levé environ 400 millions de dollars en 2018 et affirme être valorisé à 2,2 milliards de dollars.
La Chine représentant le deuxième marché de Starbucks après les États-Unis, la marque à la sirène tente de contrer l’ascension éclair de Luckin en musclant ses livraisons de produits : pour ce faire, l’américain s’est associé en juillet à l’application chinoise vedette de livraison de repas.
LQ/AFP