TotalEnergies propose d’avancer à octobre les négociations annuelles sur les salaires, à la condition que les grèves dans plusieurs raffineries et dépôts de carburants qui génèrent des ruptures d’approvisionnement prennent fin, a indiqué le groupe dimanche dans un communiqué.
« Sous réserve de la fin des blocages des dépôts et de l’accord de l’ensemble des partenaires sociaux, la compagnie propose d’anticiper au mois d’octobre la négociation annuelle obligatoire qui était prévue en novembre », selon ce communiqué du groupe.
Ces négociations « permettront de définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l’inflation de l’année 2022 », assure le groupe français, qui a engrangé 10,6 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre 2022.
Il rappelle qu’il avait déjà été convenu avec les partenaires sociaux d’avancer au mois de novembre 2022 ces négociations annuelles obligatoires (NAO) « pour les salariés français du socle social commun de TotalEnergies et de ne pas attendre janvier 2023 comme c’est habituellement le cas ».
Ruptures d’approvisionnement
Alors que de nombreuses stations-service connaissent toujours des ruptures d’approvisionnement, la CGT du géant de l’énergie avait adressé samedi une lettre ouverte au PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, dans laquelle elle faisait une concession dans l’espoir d’entamer dès lundi des négociations. Le syndicat proposait de limiter les discussions à la seule question des hausses de salaires, mettant de côté pour l’instant ses revendications en matière d’embauches et d’investissements.
« Si on entame des négociations, ce sera sur la base de nos revendications : on demande 10 % d’augmentation sur les salaires », et que ce soit « appliqué au 1er janvier et rétroactif sur l’année 2022 », avait toutefois précisé Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies.
Le mouvement de grève initié il y a une dizaine de jours dans les raffineries et dépôts de carburant de TotalEnergies et du groupe américain Esso-ExxonMobil a été reconduit dimanche en début de matinée puis une nouvelle fois à 14 h par les salariés, a indiqué la CGT.
Du côté de TotalEnergies, plus grande raffinerie du groupe, basée en Normandie, celle de Feyzin (Rhône), la « bio-raffinerie » de La Mède (Bouches-du-Rhône) et le dépôt de carburants de Flandres près de Dunkerque (Nord) sont « toujours totalement à l’arrêt », selon la CGT.