Trains à l’arrêt, y compris les trains internationaux Thalys et Eurostar, et administrations fermées : la Belgique tournait de nouveau au ralenti mercredi en raison d’une grève dans le secteur public contre l’austérité.
Ce mouvement, qui fait suite à plusieurs journées de grève à l’automne, ne devrait pas empêcher l’adoption par le Parlement d’un projet de loi prévoyant un gel temporaire des salaires, mesure symbolique du nouveau gouvernement de droite. Le trafic ferroviaire s’est interrompu dès mardi soir. Il ne devrait reprendre que jeudi matin. Aucune liaison avec Paris, Amsterdam ou Cologne, desservies par les Thalys, n’était assurée. Les Eurostar venant de Londres s’arrêtaient à Lille.
A Bruxelles, environ la moitié des métros circulaient et environ 20% des lignes de bus assuraient leur service, avec toutefois une fréquence réduite. La voiture étant l’une des seules options, les bouchons ont été plus denses que d’habitude à l’heure de pointe. La radio-télévision publique RTBF a allégé ses programmes, diffusant de la musique, à l’exception des flashs d’information et de la retransmission de la classique cycliste La Flèche wallonne.
Dans les prisons, où l’appel à la grève de la CGSP (la branche services publics du syndicat socialiste FGTB) a été suivi par 50 à 70% du personnel, quelque 150 policiers ont été appelés en renfort pour assurer la sécurité, selon un porte-parole de l’administration pénitentiaire. Des «piquets» ont également été mis en place devant des administrations et des centres de tri postaux.
Le syndicat socialiste, le seul des trois grandes centrales belges a avoir appelé à la grève, s’oppose aux mesures d’économie prises depuis six mois par le nouveau gouvernement de droite, dont un report de l’âge de la retraite à 67 ans à partir de 2030 (contre 65 ans actuellement). Le «saut d’index» est l’une des mesures clés destinées selon le gouvernement à renforcer la compétitivité de l’économie et relancer l’emploi.
Les salaires, tant du privé que du secteur public, sont en principe alignés sur l’augmentation du coût de la vie. Mais lorsque l’inflation franchira un seuil de 2% par rapport à l’indice de base, en principe en janvier 2016, cette augmentation automatique ne sera pas appliquée. Pour les syndicats et l’opposition de gauche, qui dénoncent une «régression sociale», une telle mesure représente un manque à gagner de 400 à 500 euros par an en moyenne pour les salariés.
AFP