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Grand-Duché : des finances publiques en forme


Selon Yves Nosbusch, la dette du Luxembourg a augmenté en 2017 à cause d'un emprunt obligataire de deux milliards d'euros contracté en janvier. (photo Hervé Montaigu)

Les prévisions macroéconomique du Conseil national des finances publiques (CNFP) tablent sur une accélération de la croissance en 2017 et 2018. Pour cette année, elle est attendue à 4,4%. Elle serait de 5,2% en 2018. Des chiffres pratiquement similaires à ceux présentés en début de semaine par le Statec. Cependant, le CNFP prévoit un «ralentissement» pour les années 2020 et 2021.

Yves Nosbusch, le président du Conseil national des finances publiques (CNFP), a présenté, vendredi après-midi, dans le somptueux cadre de la Cour des comptes, sa nouvelle évaluation des finances publiques. Cette dernière a été préparée à l’occasion du programme de stabilité et de croissance du gouvernement pour la période 2017 à 2021.

L’évaluation en question a permis au CNFP de procéder à ce qu’il appelle une «analyse des prévisions macroéconomiques». Elle est utilisée dans l’élaboration «de la trajectoire pluriannuelle des finances publiques» du programme de stabilité et de croissance 2017. Les prévisions macroéconomiques pour le pays tablent sur une «accélération de la croissance réelle». Elle serait à 4,4  % et l’année d’après, elle accélèrerait encore pour atteindre les 5,2  %.

Bien que le CNFP n’ait pas les mêmes façons de calculer la croissance, ces données sont pratiquement identiques à celles présentées au début de cette semaine par l’Institut de la statistique. En effet, l’institution de la rue Érasme prévoit une croissance du PIB touchant du doigt les 5  % autant pour cette année que pour la prochaine.

Mais il y a un bémol. Une telle performance ne peut pas se reproduire éternellement. On devrait enregistrer un accroissement plus modeste en 2020 (+2,8  %) et en 2021 (+1,9  %). Évidemment, personne ne peut lire dans une boule de cristal pour vérifier si ces chiffres deviendront réalité ou non à ce moment-là. Toujours est-il que les prévisions du programme de stabilité et de croissance sont «nettement plus optimistes à court terme et nettement plus pessimistes à moyen terme que celles des institutions internationales», à savoir la Commission européenne et le Fonds monétaire international, selon le CNFP.

Des règles budgétaires respectées

L’évolution de l’indice boursier a été évoquée par Yves Nosbusch. Elle est très importante pour l’économie luxembourgeoise, vu le poids que la Place pèse dans la composition du PIB national (plus de 30  %). Le CNFP recommande de «donner à l’avenir des justifications plus détaillées des hypothèses retenues pour l’évolution de l’indice et d’inclure une analyse de sensibilité». Un message que les concernés recevront sûrement 5 sur 5.

L’autre bonne nouvelle étant que le solde structurel respecte «a priori» l’objectif à moyen terme fixé pour 2016 (il atteindrait entre +2  % et +2,8  % du PIB) et 2017 (où il se situerait entre +0,3  % et +0,6  % du PIB). Le CNFP fait toutefois remarquer que le solde structurel de 2017 constitue une nette dégradation par rapport à celui de l’année précédente.

En outre, l’organisme indépendant observe que les allègements fiscaux (réforme fiscale) et l’accélération des dépenses publiques réduisent «de manière significative la marge de manœuvre budgétaire disponible pour répondre à un éventuel choc économique». Ce «choc adverse», Yves Nosbuch dit qu’il peut être « politique, géopolitique » ou qu’il peut s’agir « d’une récession » ou encore d’une « crise ». Une chose est certaine, les finances publiques du Luxembourg se portent bien. Et comme le dit le président de la jeune institution  : « L’économie du Luxembourg est plus solide que les autres économies. » À bon entendeur…

Aude Forestier