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Gramegna félicite la Grèce


À la mi-juillet, Pierre Gramegna (à g.) avait accueilli le ministre grec des Finances, Kostis Hatzidakis. 

Le directeur luxembourgeois du Mécanisme européen de stabilité (MES) salue le relèvement de la notation financière du pays hellénique. La crise de la dette s’éloigne un peu plus.

La Grèce a franchi une nouvelle étape importante dans son processus de convalesence financière. Vendredi soir, l’agence de notation DBRS a relevé la note du pays en catégorie «investissement», une première depuis 2010 et le déclenchement de la crise de la dette publique. Cette dernière était venue remettre en question l’appartenance de la Grèce à la zone euro.

«À un moment très difficile pour notre pays, où toutes nos pensées vont aux victimes des catastrophes naturelles et à leurs familles, le rétablissement de la note d’investissement pour la Grèce après de nombreuses années est une avancée très importante pour notre pays», a déclaré le ministre grec des Finances, Kostis Hatzidakis.

DRBS a relevé la note de la Grèce de BBB- à BB+ après que l’agence de notation Scope avait, début août, relevé la note à BBB-, un pas déjà qualifié de décisif. Malgré plusieurs améliorations de la notation de la Grèce ces dernières années, le pays n’avait pas retrouvé une note en catégorie d’investissement depuis le début de la crise financière en 2010.

Pendant la crise économique (2010-2018), la Grèce avait subi une série de dégradation de sa note, ce qui l’avait privé d’un accès aux marchés obligataires internationaux.

Le pays avait été obligé de demander de l’aide à l’Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI) qui en contrepartie de prêts lui avait demandé de mettre en place de dures mesures d’austérité, entraînant une baisse des salaires et une hausse du chômage.

Avec le passage de BBB- à BB+, la Grèce franchit une étape clé sur le chemin de la rédemption économique. «Cette étape est importante car elle signifie une nouvelle amélioration de nos conditions d’emprunt, davantage d’investissements possibles, de la croissance et des emplois créés», a assuré vendredi le ministre de l’Économie.

DBRS se dit convaincue que «les autorités grecques maintiendront leur engagement en matière de responsabilité budgétaire, en veillant à ce que le rapport entre la dette publique et le PIB reste sur une tendance à la baisse». Cette mise à niveau aura également des répercussions positives pour la Banque centrale européenne (BCE).

«Propice à une croissance durable»

Sur X (ancien Twitter), Pierre Gramegna a tenu à féliciter la Grèce et le ministre Kostis Hatzidakis. «Félicitations pour avoir atteint le cap de l’investissement, qui sera propice à une croissance durable. Cette réalisation intervient à un moment où de terribles incendies et inondations ont frappé le pays et sa population», écrit notamment le directeur luxembourgeois du Mécanisme européen de stabilité (MES), une institution créée dans la foulée de la crise de la dette grecque. L’ancien ministre des Finances du Grand-Duché promet d’ailleurs que le MES continuera à se «tenir aux côtés» de la Grèce.

«Malgré les conditions économiques difficiles en 2022, l’économie grecque a fait preuve de résilience, avec une croissance de 5,9 % accompagnée également d’améliorations continues sur le marché du travail, soutenues par une forte consommation et des investissements privés et un rebond du secteur du tourisme. À mesure que le plan de relance et de résilience (RRP ou Grèce 2.0) continue d’être mis en œuvre, l’investissement restera une source importante de croissance, même s’il existe des risques externes à la baisse», notait vendredi l’agence DBRS.

Les autres trois grandes agences de notation, Fitch, Standard&Poor’s, et Moody’s, n’ont pas encore relevé la note de la Grèce dans cette catégorie d’investissement. Avec DBRS, ce sont ces trois agences que la Banque centrale européenne prend en compte lors de l’évaluation des obligations d’un pays.

La prochaine décision de notation concernant la Grèce est attendue vendredi par Moody’s, qui place la Grèce trois crans en dessous du niveau d’investissement. Standard & Poor’s et Fitch Ratings rendront leur verdict plus tard dans l’année, plaçant tous deux la Grèce à un pas de la catégorie investissement.