Selon l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC), la proposition de règlement sur le « géoblocage » validée lundi par les ministres de l’Économie des 28 sera d’une « portée limitée » pour les acheteurs en ligne luxembourgeois.
« Les consommateurs luxembourgeois sont parmi les plus gros e-consommateurs transfrontaliers en Europe. Or, le refus du vendeur de livrer dans le pays de l’acheteur semble être un problème « luxembourgeois ». En effet, la non-livraison au Luxembourg est le problème le plus fréquemment évoqué cité par 32 % des acheteurs transfrontaliers en ligne », constate l’ULC dans un communiqué diffusé ce mardi.
Si son but est bien d’éliminer le géoblocage au sein de l’UE, le texte retenu par la Commission européenne, et validé lundi par les ministres des 28, « reste (…) d’une portée limitée », déplore l’ULC. « Il n’y aura pas d’obligation pour le professionnel de réaliser des transactions commerciales en ligne avec un client. Aussi, l’accès à des contenus numériques tels que films ou musique en est exclu », souligne l’organisation de défense des consommateurs du Grand-Duché.
L’ULC regrette surtout que la proposition de règlement ne prévoie pas d’obligation d’information des consommateurs sur leur droit à être livré près de la frontière. « Un consommateur luxembourgeois souhaitant acheter de sa propre initiative sur un site étranger en Allemagne ou en France par exemple, doit pouvoir être livré à un endroit près de la frontière où il réceptionnera la marchandise lui-même ou se la fera livrer à domicile par un intermédiaire de son choix. »
L’ULC espère que le Parlement européen, qui doit examiner le texte, comblera cette « lacune ».
L’organisation se félicite enfin de « l’abolition de la discrimination des cartes de paiement suivant le pays de résidence du consommateur », qui portait préjudice aux acheteurs luxembourgeois.
Le Luxembourg s’est abstenu de voter le texte, lundi. «Malgré son titre très prometteur, je ne vois pas les bénéfices que ce projet de règlement est censé apporter aux entreprises et aux consommateurs», a déclaré lundi Etienne Schneider, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, qualifiant ce texte d’ « échec ».
Le Quotidien