Les constructeurs automobiles ont annoncé vendredi qu’ils avaient besoin d’une décision « claire » sur les nouveaux tests de conduite en condition réelle, afin de pouvoir s’y préparer le plus rapidement possible.
« Aucun constructeur ne peut se préparer au respect des nouvelles normes des tests tant que le test n’est pas clair », a estimé Erik Jonnaert, secrétaire générale de l’Acea, l’association européenne des constructeurs automobiles. « Tout le monde a maintenant intérêt à cette clarification, aussi rapidement que possible, ensuite les constructeurs connaîtront le contexte dans lequel ils doivent se préparer aux changements à effectuer, des changement qui sont parfois importants et requièrent de sérieux investissements ».
Fin octobre, lors d’un comité technique, l’UE a décidé de seuils limites pour les nouveaux tests en condition réelle de conduite, instaurés pour pallier les imperfections des mesures réalisées en laboratoire, dans le sillage du scandale Volkswagen. L’application doit se faire en deux temps, en 2017 et 2019 selon les véhicules, en fonction de seuils de tolérance appliqués par rapport à la limite exigée en laboratoire, afin de prendre en compte certaines difficultés techniques.
Les deux législateurs de l’UE, le Conseil et surtout le Parlement, d’où se sont élevées de nombreuses critiques de la part de la majorité du spectre politique, peuvent encore opposer leur veto dans les trois mois suivants la décision. « Quelqu’un doit nous donner une référence », a martelé Carlos Ghosn, PDG de Renault et président de l’Acea. « Et ce ne peut être que la Commission européenne ».
« Pas très inquiet » sur les questions de technologies disponibles alors que l’industrie dépense plus de 40 milliards d’euros par an en recherche et développement, Carlos Ghosn craint surtout le coût pour le consommateur. « Il ne faut pas que cela se traduise par des véhicules chers que le consommateur rejettera. On ne peut pas se permettre de mettre une solution sur le marché que le consommateur ne pourra pas s’offrir », a-t-il prévenu.
AFP