Le ministre de la Mobilité a tenu à répondre aux critiques des professionnels du secteur automobile luxembourgeois.
Vivement critiqué par les professionnels du secteur automobile après l’annonce concernant l’introduction de la nouvelle norme WLTP et d’une révision de la taxation des voitures, le ministre de la Mobilité a répliqué jeudi dans un communiqué de presse.
Il faut dire que les mots des membres de la House of Automobile (HOA) ont été assez durs envers le ministre déi gréng, n’hésitant pas à parler de «greenwashing», «d’une réforme faite à la va-vite» ou encore «d’une parole non tenue».
Pour rappel, le secteur automobile luxembourgeois reproche au ministre d’avoir agi trop tôt en ne laissant pas la marge de manœuvre d’un an demandée par les professionnels du secteur. Ces derniers ont pourtant assuré avoir été entendus par le ministre sur ce point, d’où leur étonnement en début de semaine à l’annonce d’une entrée en vigueur des nouvelles mesures au 1er mars prochain.
Mais là encore, le ministre se défend et affirme avoir «discuté maintes fois lors de réunions avec les responsables du secteur automobile depuis 2018» avec l’objectif de permettre à ces mêmes responsables de s’organiser. Il faut également souligner que l’annonce n’était pas une surprise en soi dans la mesure où les nouvelles normes WLTP viennent de l’Union européenne – en réponse au dieselgate – qui communique dessus depuis 2017.
Un cadeau ministériel
Le ministre précise également avoir fait un «cadeau ministériel» en fixant l’entrée en vigueur de ses nouvelles mesures au 1er mars et non au 1er janvier, afin de «permettre aux concessionnaires d’écouler leurs stocks lors de l’Autofestival» prochain.
En outre, François Bausch s’est dit «choqué» des propos de l’HOA, ce qui consiste à dire qu’au final c’est le consommateur qui paiera la note avec une nouvelle taxe. Le ministre a dès lors rappelé que les mesures à venir étaient la conséquence de longues années de tricheries des constructeurs automobiles, tricheries dont le consommateur a été le grand perdant. «Tenant compte, aujourd’hui, de la discrépance énorme entre les valeurs affichées au catalogue et la consommation réelle, le consommateur est le grand perdant, car il paie actuellement un surplus de plusieurs centaines d’euros de carburant par an par rapport à la consommation affichée au catalogue. Bien au contraire, le consommateur averti aura dès lors la possibilité de choisir un véhicule à faible émission déterminé par le nouveau cycle d’essai WLTP, de se voir octroyer une taxe sur le véhicule automobile plus avantageuse et de connaître les frais de carburants réels auxquels il fera face», a assuré le ministre dans son communiqué de presse.
Enfin, le ministre conçoit que 60% des voitures de société «pourraient se retrouver à partir de l’année 2021 dans la tranche de taxation la plus élevée» mais estime que les salariés et les entreprises seront au courant des nouvelles conditions ce qui aura pour effet de diminuer le nombre de véhicules se trouvant dans cette situation et que «sur l’ensemble des véhicules de société, ce changement de tranche de taxation vers la tranche la plus élevée pour le calcul de l’avantage en nature se limite à environ 15% sur l’ensemble des véhicules de société immatriculés au Luxembourg en date du 1er janvier 2021».
Jeremy Zabatta
Les constructeurs feraient mieux de vite proposer des véhicules fonctionnant au gaz naturel qui, lui, pourrait être produit localement !