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France : Michelin prévoit de supprimer 614 postes


Selon la direction de Michelin, l'entreprise n'a "aujourd'hui" aucun projet, "a priori", de fermeture de site. (illustration AFP)

Le fabricant de pneumatiques Michelin prévoit la suppression de 614 postes en France en 2022, deuxième année de son « plan de simplification et de compétitivité », a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Les suppressions prévues concernent principalement les sites du siège social à Clermont-Ferrand – avec 469 postes, dont 419 dans le secteur tertiaire et 50 dans l’industrie – selon une note transmise aux syndicats avant une réunion du comité social et économique, mercredi et jeudi. Les sites de Troyes, Le Puy, Montceau, Cholet, Vannes et Bourges sont également concernés, dans une moindre mesure.

Parmi ces suppressions de postes, Michelin table sur 339 départs en retraite et 193 « places ouvertes » à la mobilité externe. La création de 322 postes est prévue parallèlement en 2022.

Le groupe, qui compte 17 000 salariés en France, avait annoncé en janvier trois vagues de départs à venir dans le cadre d’un « plan de simplification et de compétitivité », en avançant le chiffre de 2 300 suppressions de postes d’ici à 2023. Fin mars, il avait confirmé la suppression de 531 postes en 2021 pour la première année du plan, en prônant la « coconstruction » avec les salariés.

« Ce n’est pas un objectif à atteindre mais un plafond »

« Nous observons une dynamique, avec un nombre (NDLR : de départs) en croissance pour 2022 et un premier bilan de coconstruction avec les équipes extrêmement satisfaisant, dans la lignée de ce que nous voulions faire », a déclaré Pierre-Alexandre Anstett, directeur du personnel pour Michelin France.

« Nous sommes loin des 2 300 postes prévus. Tant mieux mais est-ce qu’après l’élection présidentielle, on ne va pas accélérer certains projets ? Est-ce que Michelin va prolonger son plan en 2024, 2025 voire 2026 ? Nous avons des inquiétudes et des interrogations », a réagi Jérôme Lorton, délégué central du syndicat Sud. « Nous restons prudents et vigilants sur la façon dont ce plan est détaillé et sur l’engagement de l’entreprise quant au volontariat », a ajouté José Tarantini, délégué syndical central pour la CFE-CGC. Laurent Bador (CFDT) s’est dit quant à lui « plutôt surpris par ces chiffres » : « c’est dommage qu’une grande entreprise comme Michelin ne puisse pas communiquer sur un chiffre clair en amont. Est-ce qu’on va atteindre les 2 300 ? C’est une question qui se pose ».

« Ce n’est pas un objectif à atteindre, mais un plafond. Le véritable objectif, c’est d’installer la coconstruction comme une pratique naturelle, et en aucun cas d’atteindre je ne sais quel objectif après l’élection présidentielle », a assuré Pierre-Alexandre Anstett, en répétant que Michelin n’avait « aujourd’hui » aucun projet, « a priori », de fermeture de site.

Le manufacturier compte 123 000 salariés dans le monde.

AFP/LQ