La direction d’ArcelorMittal a minimisé jeudi l’impact du mouvement de grève « présenté comme illimité » par la CGT, qui n’a selon elle perturbé que « sporadiquement » la production sur les sites concernés.
« Le mouvement de grève lancé par la CGT et présenté hier (mercredi) par elle comme ‘illimité sur tous les sites ArcelorMittal’ en France, ne concerne en fait qu’une partie des sites de Dunkerque, Florange et Mardyck, sur lesquels, dans la plupart des cas, le travail a repris », a déclaré la direction dans un communiqué. Le coordinateur de la CGT pour le groupe, Philippe Verbeke, n’était pas immédiatement joignable pour commenter cette déclaration.
« Au total, les heures de grève enregistrées représentent moins de 1 % des heures travaillées », assure encore la direction, selon laquelle ces actions ont « perturbé sporadiquement le fonctionnement de quelques installations depuis mercredi : à Dunkerque par exemple, un des deux hauts-fourneaux en activité a été arrêté quelques heures mercredi avant de redémarrer normalement ». « Le dialogue social continue de primer » avec notamment « cet après-midi, la réunion d’un Comité social et économique central extraordinaire d’ArcelorMittal France », affirme aussi la direction, expliquant également que le groupe « est organisé en Europe pour continuer à produire et servir les clients en utilisant les capacités de production résiduelles des autres sites européens ».
La direction capte, selon la CGT, des fonds publics pour réduire ses dépenses liées aux salaires
Mercredi, la CGT avait fait état d’une grève illimitée sur les sites français du géant de la sidérurgie, dont des salariés demandent à être mieux récompensés de leurs efforts pendant la crise sanitaire, notamment via un maintien du salaire en cas d’activité partielle. « C’est un mouvement social qui prend dans l’ensemble des sociétés du périmètre national », a affirmé Philippe Verbeke, coordinateur de la CGT pour le groupe.
La CGT, qui a appelé à la grève, avait adressé le 25 septembre un ultimatum à la direction générale France, demandant une prime de 2.000 euros et la couverture à 100% du salaire en cas d’activité partielle, des revendications rejetées le 2 octobre, selon le syndicat. Dans un communiqué, la CGT dénonce « un abus du recours au chômage partiel sur plusieurs sites, tandis que l’activité est fortement remontée, notamment pour les sites tournés vers le marché de l’automobile ». La direction capte selon elle des fonds publics pour réduire ses dépenses liées aux salaires.
Le syndicat déplore en outre une dégradation des conditions de travail sur tous les sites, « liée au sous-investissement récurent et au sous-effectif, imposés par la famille Mittal ».
AFP/LQ