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France : des réquisitions face au blocage


De nombreuses stations sont toujours à sec. (Photo : afp)

La France a lancé mercredi une première réquisition de salariés grévistes pour débloquer des stocks de carburants.

La grève se poursuivait hier, y compris chez TotalEnergies, faute d’avancées sur les négociations salariales. Pour la première fois, la direction a toutefois accepté de recevoir la CGT hier; jusqu’à présent, elle exigeait comme préalable la levée des blocages pour voir le deuxième syndicat du groupe. Mais seulement pour des concertations et échanges, toute vraie négociation devant se faire avec les quatre syndicats représentatifs – ce que la société refuse tant que ses sites sont bloqués.

Six raffineries sur sept en grève

Comme annoncé par la Première ministre la veille, le ministère de la Transition énergétique a lancé la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement du dépôt de carburants de la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine, en Seine-Maritime. La réquisition ne concerne pas les opérations de la raffinerie et donc la production de carburant.

Les salariés indispensables devraient alors se voir contraints de venir rouvrir les vannes afin que des camions puissent se charger, sous peine de sanctions pénales, comme lors du précédent de 2010, quand les gendarmes avaient débloqué l’accès d’une raffinerie pour que des salariés réquisitionnés puissent relancer le site. Six des sept raffineries de France étaient en grève mercredi : les quatre de TotalEnergies et les deux d’Esso-ExxonMobil.

Pas d’amélioration en vue

Malgré la menace des réquisitions, que les syndicats entendent contester en référé, les grévistes des deux groupes pétroliers ont voté sur plusieurs sites, au moment des changements de quart, pour reconduire leur mouvement, notamment à Donges en Loire-Atlantique (TotalEnergies), et à Gravenchon (Esso), seul centre visé par les réquisitions pour l’instant. Et FO, quatrième syndicat parmi les salariés du raffinage chez TotalEnergies, a rejoint hier le mouvement.

De quoi prolonger les pénuries, malgré la promesse d’amélioration du gouvernement depuis la fin de semaine dernière, et réitérée hier. Mardi soir, un tiers des stations-services manquaient d’un ou plusieurs carburants, selon le ministère. La proportion était pire dans les Hauts-de-France (44,8 %) et en Île-de-France où les pénuries se sont nettement aggravées cette semaine (44 %).

La CGT, qui a lancé la grève le 27 septembre chez TotalEnergies, revendique 10 % d’augmentation pour 2022, contre les 3,5 % obtenus en début d’année, afin de compenser l’inflation et de profiter des bénéfices exceptionnels du groupe.