La Cour des Comptes a jugé « contestable » le financement d’un quart des projets français soutenus par le plan Juncker qu’elle a examinés, estimant qu’ils étaient « peu innovants » ou « déjà réalisés », dans un référé rendu public jeudi.
« Pour un quart des 61 dossiers examinés par la Cour, leur financement par le plan Juncker paraît contestable », a-t-elle estimé, jugeant « peu innovants » certains dossiers ayant obtenu le soutien de cet important fonds européen lancé en 2015 pour stimuler l’économie. Elle a notamment cité comme exemples « une attraction dans un parc zoologique », une « entreprise de vente de matériels de bricolage et de jardinage » ou encore « un logiciel de gestion de flotte de camions d’une entreprise de transport ».
La Cour a également constaté que certains bénéficiaires étaient « des entreprises bien notées et ne présentant donc pas de difficulté d’accès à des financements classiques ». D’autres cas examinés et « contestables » concernaient « des investissements déjà réalisés ou ne présentant pas de problème de financement particulier ». Elle a toutefois qualifié les conditions d’octroi de ce soutien « dans l’ensemble satisfaisantes », la cible des PME innovantes et de technologie étant « globalement respectée ».
439 milliards d’euros investis en Europe
Par ailleurs, la Cour a suggéré « plusieurs pistes d’amélioration », dans la perspective du programme InvestEU, qui prendra la suite du plan Juncker à compter de 2021. Elle propose notamment « la déconcentration des décisions d’investissement » et insiste sur « la nécessité d’un suivi attentif et d’une évaluation rigoureuse des projets financés ».
Le plan Juncker (2015-2020), mis en place par la Banque européenne d’investissement (BEI) a généré des investissements de l’ordre de 439 milliards d’euros dans l’ensemble de l’Europe, selon la Commission. La France a été le premier pays bénéficiaire du Plan Juncker avec près de 12 milliards de prêts accordés par la BEI, représentant un montant total d’investissements de 50 milliards d’euros, a souligné la Cour des Comptes.
LQ/AFP