Un député de l’opposition malaisienne a été inculpé vendredi pour avoir révélé des informations confidentielles touchant au scandale de corruption visant la société publique 1MDB. Scandale qui éclabousse le Premier ministre Najib Razak, accusé par ses détracteurs d’abus de pouvoir.
Rafizi Ramli, vice-président du Parti de la justice populaire, a été inculpé pour violation de la loi sur les secrets officiels et la diffamation, ont précisé des membres de sa formation. Le député, qui a plaidé non coupable, a révélé la semaine dernière des informations confidentielles indiquant qu’un fonds de pension en Malaisie avait des difficultés à payer des vétérans en raison des problèmes financiers rencontrés par la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB), endettée à hauteur de 10 milliards d’euros. Cette société, créée à l’arrivée au pouvoir de Najib en 2009 pour moderniser le pays, ne cesse de défrayer la chronique depuis un an en raison de soupçons de corruption, et alors que des enquêtes sont ouvertes dans plusieurs pays.
Depuis, le gouvernement Najib a réagi face au scandale en emprisonnant des lanceurs d’alerte, en fermant des médias et des sites internet qui mentionnaient l’affaire, et en menaçant de poursuites toute personne prête à faire des révélations. L’ONG Human Rights Watch (HRW) a estimé vendredi que les chefs d’inculpation visant le député de l’opposition étaient « choquants ». « Le gouvernement malaisien plante un nouveau clou dans le cercueil de la transparence et la responsabilité du gouvernement, en violation flagrante des droits de Rafizi », a déclaré le directeur adjoint de HRW en Asie du Sud-Est.
Selon un rapport parlementaire publié jeudi, les détournements au préjudice de 1MDB s’élèveraient à plus de trois milliards de dollars. Fin mars, le parquet de Luxembourg a ouvert une information judiciaire contre X pour blanchiment dans le cadre de ce scandale financier.
Le Quotidien/AFP