La justice suisse, qui enquête depuis août 2015 sur l’énorme scandale de corruption visant la société publique 1MDB, touchant la Malaisie et plusieurs places financières, a inculpé deux ressortissants des Émirats pour escroquerie, corruption et faux en écriture.
La Suisse a également demandé l’entraide judiciaire du Luxembourg et de Singapour pour enquêter sur ce dossier. Le nom du Premier ministre malaisien, Najib Razak, est cité dans le scandale du fonds souverain malaisien 1Malaysia Development Berhad (1MDB). Des révélations qui ont valu à un député de l’opposition malaisienne d’être inculpé la semaine dernière.
Il est ainsi question du détournement de plus de 3 milliards de dollars, dont une partie a été retrouvée sur des comptes bancaires suisses et gelés. Des enquêtes sont aussi en cours au Royaume-Uni et aux États-Unis. Selon le communiqué suisse, l’enquête est dirigée contre deux fonctionnaires des Émirats arabes unis, en charge du Fonds souverain d’Abou Dhabi.
Le film « Le loup de Wall Street » en aurait bénéficié
L’affaire porte sur l’émission par des filiales de 1MDB de deux séries d’obligations destinées à financer des investissements dans des centrales électriques, a indiqué le Ministère public suisse. Pour ce faire, ces filiales ont obtenu qu’un fonds souverain d’Abou Dhabi garantisse le remboursement de ces obligations. « Les éléments en mains des autorités suisses permettent de suspecter que les montants versés en relation avec cette garantie ne sont pas parvenus au fonds souverain d’Abou Dhabi, qui supportait le risque commercial », indique la justice suisse.
« Au contraire, ces montants auraient profité à des tiers », notamment aux inculpés, « ainsi qu’à une société liée au monde du cinéma ». Les autorités suisses ne citent pas le nom de cette société, mais selon le Wall Street Journal, des fonds détournés auraient servi à financer en 2013 le film américain Le loup de Wall Street, traitant de la corruption financière, avec Leonardo DiCaprio.