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Fonds LSK au Luxembourg : DSK visé pour escroquerie


Dominique Strauss-Kahn, ancien président de LSK, fait l'objet d'une enquête préliminaire pour escroquerie et abus de biens sociaux. (Photo AFP)

Le parquet de Paris a ouvert cet été une enquête préliminaire contre Dominique Strauss-Kahn, pour escroquerie et abus de biens sociaux en lien avec son ancienne société d’investissement luxembourgeoise en faillite LSK.

Une source judiciaire a confirmé qu’une enquête préliminaire avait été ouverte cet été à la suite d’une plainte déposée par un ex-actionnaire de LSK, en soulignant qu’une des premières tâches des enquêteurs devrait être d’entendre le plaignant, Jean-François Ott, pour lui faire préciser les termes de sa plainte. Se posent en effet des questions de compétence du tribunal de grande instance de Paris, les infractions présumées visées ayant au moins pour partie été commises à l’étranger, précise cette source.

Trou béant de 100 millions d’euros

La plainte avait été déposée le 30 juin par Jean-François Ott, qui affirme avoir souscrit une augmentation du capital de LSK de 500 000 euros. Persuadé qu’on lui a présenté, en amont de cet investissement, une situation financière de LSK qui n’était pas conforme à la réalité, il a porté plainte pour « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « faux » contre les anciens administrateurs de LSK, dont Dominique Strauss-Kahn.

Depuis, selon France Inter et Le Parisien Magazine qui ont révélé l’information, « une seconde plainte a été déposée par un ex-banquier macédonien ». La radio ajoute que l’avocat de Dominique Strauss-Kahn, Jean Veil, explique que son client n’avait pas de « rôle opérationnel » dans le groupe et a lui-même été trompé.

« La première question que devra se poser la brigade financière de la Police Judiciaire de Paris, qui a été saisie de l’affaire, est : comment ont été dilapidés les 100 millions d’euros aujourd’hui réclamés par 156 créanciers de multiples nationalités ? », peut-on lire sur le site de France Inter.

« Gestion douteuse »

LSK, dont Dominique Strauss-Kahn voulait faire un fonds spéculatif de 2 milliards de dollars, a été déclarée en faillite en novembre 2014, quelques semaines après le suicide à Tel Aviv de son fondateur et dirigeant, Thierry Leyne. DSK avait quitté la présidence de LSK quelques jours avant ce décès.

Selon les médias, « DSK a pris la tête d’un groupe à la gestion douteuse. A l’été 2013, soit un mois avant son arrivée, elle affiche déjà une perte de 13 millions d’euros. Sa principale filiale, Assya Luxembourg, a du mal à payer ses notes de téléphone, d’électricité, de fournitures de bureau… Les salaires seront bientôt versés avec du retard. Quant aux dossiers clients, beaucoup sont incomplets, rangés dans des dossiers papiers, alors que tout devrait être informatisé ».

« Plutôt que de placer l’argent des clients sur le marché, Assya Luxembourg outrepasse ses mandats de gestion et l’investit en partie dans des actions maisons. En clair : elle rachète les titres de ses filiales pour en faire monter artificiellement le cours », détaille l’enquête journalistique. Le cabinet Ernst & Young avait émis « des réserves sur la valeur réelle des filiales de LSK. Puis, à l’automne 2013, incapable d’attester de la sincérité des bilans qui lui sont présentés, il démissionne de son mandat de commissaire aux comptes ».

AFP/A.P