Findel : Luxair mis sous pression

Il a suffi que le belge Aviapartner atterrisse à l’aéroport de Luxembourg pour que l’opérateur historique baisse le prix de ses services d’assistance au sol.

La venue du belge Aviapartner au Findel est officielle, le prestataire de services a signé une licence pour sept ans au sein de l’aéroport luxembourgeois, mais pourtant, aujourd’hui, la société n’a pas de clients. Il était pourtant fortement pressenti que des compagnies à bas prix comme easyJet ou Ryanair puissent faire appel aux Belges, mais dans les faits, ce n’est pas ce qui s’est passé.

Le directeur général de lux-Airport, Johan Vanneste, explique : « La directive européenne incite à faire jouer la concurrence avec la présence de plusieurs prestataires de services d’assistance au sol sur un même aéroport. Nous avons donc fait un appel d’offres. Sept sociétés ont participé, deux n’étaient pas qualifiées et une n’a pas répondu à temps. Sur les quatre sociétés restantes, Aviapartner avait le dossier le plus solide et le soutien de sept compagnies aériennes. Nous nous sommes donc dit que la concurrence allait jouer et que des compagnies allaient opter pour les services d’Aviapartner.»

Mais, finalement, cette annonce de la venue d’Aviapartner n’a pas eu le temps de prendre l’opérateur historique au dépourvu. Mis sous pression, Luxair a dû faire des concessions importantes sur les prix pour ne pas voir s’échapper les compagnies aériennes vers la concurrence. Ces dernières ont certainement vu avec l’annonce de l’arrivée d’Aviapartner un excellent levier de négociation.

Aviapartner en embuscade

« Luxair a dès lors renégocié tous ses contrats avec les compagnies aériennes présentes au Findel et ses efforts ont payé, puisque à ce jour aucune compagnie ne l’a quitté , constate Johan Vanneste. Mais cela ne veut pas dire qu’Aviapartner est complètement hors jeu, ces contrats ne durent que deux à trois ans. À chaque renouvellement, la compagnie peut opter pour un autre prestataire de services. Sans compter les nouvelles compagnies aériennes qui pourraient venir au Findel. »

En attendant, si techniquement Aviapartner est présent, Luxair règne toujours en maître sur le Findel. Est-ce donc suffisant pour satisfaire les exigences de la Commission européenne et de ses directives qui encouragent la concurrence? Pour le directeur général de lux-Airport, toutes les conditions sont réunies : « Nous pouvons prouver à la Commission que la concurrence a joué, puisque les prix ont baissé. Nous répondons à la règlementation européenne. C’est une très bonne nouvelle pour lux-Airport, car cette baisse des prix signifie que l’aéroport va devenir plus attractif pour de nouvelles compagnies aériennes avec des prix de gestion plus bas », conclut, plutôt satisfait, Johan Vanneste.

Audrey Somnard