En un peu moins d’une heure, l’ABBL, l’Aleba et le duo LCGB-OGBL ont établi les bases de travail en vue d’une nouvelle convention collective sectorielle.
*Début novembre, le syndicat Aleba avait provoqué la colère du LCGB et de l’OGBL après avoir annoncé un accord de principe pour le renouvellement de la convention collective des banques et des assurances. Le duo LCGB-OGBL, se sentant quelque peu mis de côté par le syndicat majoritaire dans le secteur bancaire, n’avait pas caché sa colère face à cette annonce non concertée en reprochant à l’Aleba de faire «cavalier seul» et se demandant l’intérêt de négocier une nouvelle convention alors même que le syndicat majoritaire et le patronat (l’ABBL) du secteur bancaire s’étaient mis d’accord sur un accord de principe.
Un mois plus tard, les esprits se sont apaisés et l’ensemble des acteurs (ABBL, Aleba, LCGB et OGBL) se sont retrouvés pendant une petite heure autour d’une table (virtuelle) lors d’une première réunion portant sur le renouvellement de la convention collective sectorielle. «Finalement, cela a été une réunion assez technique qui a servi à fixer les prochaines rencontres aux 13 et 27 janvier prochains et à établir leur contenu. Les cahiers de revendications vont être partagés et, dans une approche fédératrice, l’Aleba a proposé aux deux autres syndicats de se réunir dans l’intérêt des salariés de la place financière», a souligné Laurent Mertz, le secrétaire général de l’Aleba.
«La réunion s’est bien passée. Nous avons commencé par analyser la situation économique du secteur et nous avons convenu ensemble d’échanger les catalogues de revendications afin de trouver des points communs avant une prochaine réunion le 13 janvier prochain», a ajouté de son côté Véronique Eischen, membre du bureau exécutif de l’OGBL.
Trois catalogues
Au cours de cette réunion, l’ensemble des acteurs ont décidé de mettre leur catalogue de revendications sur la table, mais aussi de les échanger. Le but étant de pouvoir prendre le temps de les étudier afin d’y trouver des points communs et de commencer à avancer dans les prochaines négociations de manière constructive dans un climat de dialogue social sérieux. «Nous avons appris l’existence de trois catalogues de revendications. Celui de l’ABBL, le nôtre en commun avec l’OGBL et celui de l’Aleba. Nous sommes donc tombés d’accord pour démarrer les négociations en partageant les catalogues de revendications de chacun pour y trouver des points communs», a expliqué Véronique Eischen peu après la réunion.
Concernant les tensions entre les syndicats, qui n’ont pas manqué de se lancer des piques en novembre, elles semblent avoir été mises de côté dans l’intérêt d’un débat constructif. «À l’heure actuelle, tout le monde est d’accord sur le fait que les négociations doivent se faire dans le respect. C’est peut-être trop tôt pour dire que toutes les tensions ont été effacées. Pour le moment, il faut saluer l’engagement formel de toutes les parties pour des négociations sérieuses et la volonté de s’échanger les catalogues de revendications», a souligné de son côté Paul De Araujo, le secrétaire du LCGB. «Nous avons essayé, dans l’intérêt des salariés, de trouver un moyen de continuer à négocier et l’échange des catalogues va permettre de trouver des points communs, de faire une analyse et de continuer le processus de négociation autour d’une table avec les différents acteurs», a encore ajouté Véronique Eischen. Laurent Mertz a également précisé que «la porte est toujours ouverte pour des discussions avec le LCGB et l’OGBL».
Au-delà des querelles, l’ensemble des acteurs dispose désormais d’un mois pour examiner les divers catalogues de revendications et y trouver des points faisant consensus, mais également mettre le doigt sur les éventuelles divergences de points de vue afin d’arriver le 13 janvier prochain avec des arguments en vue d’aboutir à une nouvelle convention collective pour le secteur bancaire pour la période 2021-2023. Pour rappel, les dernières négociations en la matière avaient duré 18 mois.
Jeremy Zabatta
Catella Bank : plan social prolongé
En 2018, Catella Bank avait décidé de démanteler son entité luxembourgeoise par la vente de certaines de ses activités, dont la banque privée. Après trois mois de négociations sans effet pour une reprise des activités et ne trouvant pas de repreneur, plusieurs salariés de la banque étaient plongés dans l’incertitude. En décembre 2018, les syndicats Aleba, LCGB et OGBL avaient signé, avec la direction de la banque, un plan social devant expirer ce 14 décembre. Depuis et afin de garantir aux 13 salariés toujours en place les mêmes conditions de départ que celles de leurs collègues déjà partis, l’Aleba avait proposé de prolonger ce plan social jusqu’en décembre 2022. Un point de vue divergeant de celui du LCGB et de l’OGBL. Mais devant la volonté unanime des salariés en question, l’Aleba a signé seul cette prolongation. Le plan social a donc bien été prolongé, mais cela montre les éventuels désaccords entre les différents syndicats en ce qui concerne le secteur bancaire.