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Fermeture des six sites Amazon France réclamée


"Plutôt que d'assumer ses responsabilités, Amazon empile des mesures inutiles», déplore un syndicaliste. (Photo AFP)

Les salariés d’Amazon, sommé par le gouvernement de mieux les protéger face au coronavirus, sont appelés à la grève à compter de mercredi par la CFDT tandis que SUD/Solidaires réclame la fermeture de ses sites et a déposé une demande d’assignation en ce sens, a-t-on appris de sources syndicales.

« Après des échanges infructueux entre les organisations syndicales et la direction d’Amazon depuis le début de la crise du Covid-19 et malgré les injonctions publiques du gouvernement à assurer la sécurité sanitaire des salariés de l’entreprise, la situation est au point mort », explique la CFDT (2e syndicat) dans un communiqué appelant « les salariés à exercer leur droit de grève dès ce jour ».

L’Union syndicale Solidaires a parallèlement « transmis mercredi une demande d’assignation en référé au tribunal de Nanterre pour réclamer la fermeture des six sites d’Amazon France Logistique sous astreinte d’un million d’euros (1,180 M) par jour », a indiqué Laurent Dégousée, en charge d’Amazon à SUD/Solidaires (1er syndicat). Selon lui, « les inspections du travail ont agi de manière coordonnées ce week-end sur les six sites du groupe, et procédé à quatre mises en demeure à Brétigny-sur-Orge (Essonne) (photo) , Saran (Loiret), Lauwin-Planque (Nord) et Montélimar (Drôme) ».

L’inspection du travail estime que le groupe n’a pas mis en place les conditions nécessaires pour éviter une « situation dangereuse » sur ces quatre sites et a mis en demeure Amazon d’instaurer des conditions suffisantes. Malgré cela, « la direction de l’entreprise a confirmé aux représentants syndicaux qu’elle refusait toujours de remettre en cause son organisation du travail que nous qualifions de dangereuse pour les salariés, leur santé, leur vie », souligne la CFDT dans son texte.

« Plutôt que d’assumer ses responsabilités, Amazon empile des mesures inutiles comme la prise de température qui génère des concentrations de salariés avec un fort risque de contamination ou en engageant des ‘safety angels’, des intérimaires chargés de faire respecter deux mètres de distance (entre deux salariés), alors que même un mètre est impossible, 500 salariés travaillant en permanence au même moment sur un site », a dénoncé Laurent Dégousée. « Onze dossiers de salariés ont par ailleurs été transmis aux prud’hommes de Nanterre afin de faire valoir leur droit de retrait et le maintien de leur salaire », a-t-il ajouté.

Amazon France comprend six entrepôts logistiques qui expédient ensuite les colis dans des dizaines de plateformes de distribution, remis aux livreurs, selon Laurent Dégousée.

AFP/LQ