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Évasion fiscale : un marchand d’art rattrapé par la justice


Les clans rivaux dans la famille Wildenstein se disputaient plusieurs tableaux de Bonnard ou Fragonard, un ranch gigantesque au Kenya ou encore des chevaux de course. (Photo AFP)

Lundi, à Paris, s’est ouvert le procès du Franco-Américain Guy Wildenstein, héritier d’une riche famille de marchands d’art accusé d’avoir caché au fisc français des sommes colossales. Il risque jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

Guy Wildenstein, 70 ans, est accusé de fraude fiscale et blanchiment aggravé. Il a, selon les enquêteurs, soustrait à l’impôt la plus grande part de la fortune familiale, faite de tableaux et de biens immobiliers de prestige, après le décès de son père en 2001 et après la disparition en 2008 de son frère aîné. Le fisc français a adressé fin 2014 un redressement de plus de 550 millions d’euros aux héritiers Wildenstein, dont la fortune totale est estimée à plusieurs milliards.

Le marchand d’art, qui a été un soutien actif de la droite française, notamment de l’ex président Nicolas Sarkozy, comparaît aux côtés de son neveu Alec Junior et de sa belle-sœur Liouba, laquelle est en guerre ouverte avec le reste de la famille. Sont aussi convoqués deux avocats, un notaire, et deux sociétés financières basées l’une aux Bahamas, l’autre à Guernesey.

« Dallas-sur-Seine »

Ces deux paradis fiscaux hébergent les « trusts » de la famille, des fonds très discrets qui jouent un rôle majeur dans l’évasion fiscale au niveau international. L’existence de ces « trusts » a été révélée à la suite de conflits d’héritage entre les fils Wildenstein et leurs belles-mères, épouses en secondes noces des chefs du clan.

Ces rivalités, qui donnent à l’affaire une allure de « Dallas-sur-Seine », ont mis les enquêteurs sur la trace de plusieurs tableaux de Bonnard ou Fragonard, d’un ranch gigantesque au Kenya ou encore de chevaux de course.