Euro Disney, l’exploitant de Disneyland Paris, a réduit sa perte nette de 10% en 2014-2015, à 84,2 millions d’euros, et a vu sa fréquentation repartir grâce à une recrudescence de visiteurs français et britanniques.
Le chiffre d’affaires de son exercice décalé (clos fin septembre) enregistre une hausse de 7,3%, à 1,37 milliard d’euros, «reflétant une progression de la fréquentation des parcs à thèmes, du taux d’occupation des hôtels et de la dépense par visiteur, ce qui traduit selon nous les effets de notre stratégie à long terme», s’est félicité le patron du groupe Tom Wolber, dans un communiqué jeudi soir.
Euro Disney enchaîne depuis des années les restructurations financières pour réduire sa dette. En octobre 2014, il a été recapitalisé à hauteur d’un milliard d’euros par sa maison mère américaine The Walt Disney Company.
Cette recapitalisation a permis «de poursuivre la mise en oeuvre de notre stratégie visant à améliorer la qualité de l’expérience des visiteurs», selon son président.
Première destination touristique privée en Europe, Disneyland Paris annonce ainsi une hausse de 5% de la fréquentation de ses deux parcs à thèmes (Disneyland Paris et Walt Disney Studios), pour un total de 14,8 millions de visiteurs.
Cette progression est notamment due à la bonne météo qui a favorisé la venue de touristes français et au développement des offres dites «early booker» pour certaines clientèles – les Britanniques notamment – qui ont tendance à réserver plusieurs mois à l’avance leur séjour.
Le groupe annonce également une augmentation de 6% de la dépense moyenne par visiteur (entrées, restauration et achat de marchandises) qui atteint ainsi «un record», selon le groupe. Du côté des hôtels du site et du Disney Village, le chiffre d’affaires est en progression de 8% (à 526 millions d’euros), en raison d’un taux d’occupation supérieur de quatre points sur un an, à 79,4%.
85 000 nuitées supplémentaires
«Cette hausse du taux d’occupation s’est traduite par 85.000 nuitées de plus qu’au cours de l’exercice précédent, reflétant une hausse du nombre de visiteurs français et britanniques», selon le communiqué.
Cependant, souligne Tom Wolber, la stratégie du groupe «implique par ailleurs une hausse des coûts liée à la poursuite de nos efforts pour améliorer la qualité de l’expérience proposée aux visiteurs ainsi que l’investissement dans nos équipes».
Les charges d’exploitation directes sont ainsi en hausse de 8% sur un an, les dépenses de marketing de 5%, et les frais généraux et administratifs de 12%.
Disneyland a notamment proposé de nouveaux divertissements cette année, comme la «Fête Givrée» et la «Jedi Training Academy». Le programme de rénovation des parcs et des hôtels s’est également poursuivi, «en préparation des festivités du 25e anniversaire de Disneyland Paris en 2017», indique M. Wolber.
Euro Disney avait vu ses pertes fortement alourdies en 2013-2014, de 45%, tandis que sa perte d’exploitation avait plus que doublé.
Début 2015, The Walt Disney Company a annoncé être montée à 72% du capital d’Euro Disney à la suite d’augmentations de capital réservées à trois de ses filiales, et une offre publique d’achat simplifiée avait été lancée sur la totalité des actions restantes.
Il y a un mois, l’Autorité des marchés financiers a annoncé que la maison mère détenait 82,15% du capital d’Euro Disney. Un mécanisme «anti-dilutif» a été lancé par la direction, qu’elle définit comme «une première en Europe» et qui est destiné aux petits actionnaires «qui souhaiteraient ne pas être dilués» dans le cadre de ce plan de recapitalisation.
Les actionnaires minoritaires ont jusqu’au 10 novembre pour adhérer ou non à ce dispositif, et le niveau final de participation The Walt Disney Company dans Euro Disney au terme de l’opération sera connu le 18 novembre.
AFP/M.R.