Le procureur de la capitale américaine, Washington, a lancé des poursuites mardi contre Amazon, accusé d’entrave à la concurrence dans le commerce en ligne.
« Le comportement d’Amazon et sa part de marché prouvent son intention de bâtir un monopole et indique une dangereuse probabilité de succès », détaille la plainte du procureur Karl Racine.
Il reproche au géant de l’e-commerce d’empêcher les entreprises de vendre leurs produits moins cher ailleurs que sur sa plateforme. Il réclame des dommages et intérêts et des mesures pour interdire ce genre de pratiques à l’avenir.
« Amazon a utilisé sa position dominante sur le marché de la distribution sur internet pour gagner à tout prix », s’indigne-t-il sur Twitter. Le groupe de Seattle « maximise ses profits aux dépens des vendeurs et des consommateurs forcés de payer des prix artificiellement élevés, tout en nuisant à la compétition et à l’innovation », continue-t-il.
Les grandes entreprises technologiques font face à une pression sans précédent des autorités américaines sur leurs pratiques jugés anticoncurrentielles, après des interventions similaires en Europe. Google et Facebook font l’objet de poursuites visant leurs « monopoles », notamment sur la publicité. Plusieurs enquêtes visent aussi Apple et Amazon, accusées d’être à la fois juges et parties sur leurs plateformes respectives.
« Le Congrès doit prendre des mesures »
Le gouvernement de Joe Biden semble décidé à remettre en cause le pouvoir qu’elles ont accumulé dans leurs secteurs, y compris à la faveur de la pandémie, qui a rendu leurs services encore plus prépondérants dans les habitudes des consommateurs et citoyens au quotidien.
« Amazon est seulement intéressé par l’exploitation de son monopole sur les ventes en ligne », avait déclaré l’élu démocrate David Cicilline, lors d’une audition fin juillet. « Son double rôle d’hébergeur et de marchand sur la même plateforme est fondamentalement anticoncurrentiel. Le Congrès doit prendre des mesures ».
Le multimilliardaire Jeff Bezos, fondateur et patron d’Amazon, avait affirmé sa différence avec les sociétés de la Silicon Valley, en faisant valoir que son groupe « ne compte que pour 1 % du marché mondial de la distribution, et 4 % aux États-Unis », et qu’il avait créé « plus d’emplois aux États-Unis pendant la décennie écoulée que tout autre ».
LQ/AFP