L’Union européenne a signé mardi avec l’Agence spatiale européenne (ESA) une convention cadre de partenariat financier qui lui garantit un investissement de presque 9 milliards d’euros pour la période 2021-2027.
Cette convention définit aussi les rôles attribués respectivement à la Commission européenne, à l’ESA et à l’Agence du programme spatial de l’Union européenne (EUSPA), nouvellement créée.
Le Commissaire européen Thierry Breton a annoncé pour l’occasion le lancement officiel du nouveau programme spatial européen, dont le budget a déjà été adopté par l’UE. Il s’élève à 13,2 milliards en euros constants pour la période 2021-2027. « Nous devons établir un agenda spatial ambitieux et de rupture pour l’avenir : être plus dynamique, plus innovant et prendre plus de risques », a déclaré le Commissaire à la politique industrielle et au marché intérieur.
Ce programme poursuit le développement de Galileo (le système européen de navigation par satellite), EGNOS (qui apporte une plus grande précision à Galileo pour des services spécialisés) et Copernicus, consacré à l’observation de la Terre. L’ESA se voit chargée de surcroît de la conception du segment spatial du GOVSATCOM, le futur système de communication sécurisé pour les situations de crise des États de l’Union (tremblement de terre, attaque informatique, etc.).
Pas assez de moyens mis en œuvre
L’investissement de l’UE confié à l’ESA pour la période 2021-2027 s’élève à 8,7 milliards d’euros, a précisé le directeur de l’agence spatiale européenne Josef Aschbacher. La convention conclue mardi « établit une chaîne de commande très claire », selon la Direction générale Défense, Industrie et Espace de l’UE. Cette dernière est le donneur d’ordres, l’ESA est « l’architecte de conception » des programmes et l’EUSPA est en charge de leur exploitation.
Tout en se félicitant des ambitions de l’UE dans le domaine spatial, Josef Aschbacher a rappelé qu’aux États-Unis « la dépense publique pour l’espace est cinq, six ou sept fois celle de l’Europe ». Il a aussi salué l’envoi par la Chine de trois astronautes sur leur station avec leur fusée, alors que l’Europe envoie ses astronautes avec des fusées russes ou américaines. « Qu’est-ce-que l’Europe veut accomplir et où l’Europe veut-elle aller ? », a-t-il demandé, en rappelant que l’ESA compte organiser un débat sur le sujet lors d’un sommet début 2022.
LQ/AFP