Le gestionnaire du réseau français de distribution d’électricité ERDF va désormais s’appeler Enedis pour se démarquer de sa maison mère EDF. Ce changement de nom va coûter « 300 millions d’euros aux usagers » s’indigne lundi la CGT, un montant démenti par l’entreprise.
Ce changement de nom, que ERDF doit officialiser mardi, a été exigé par le gendarme français de l’énergie. Il va « coûter la bagatelle de 300 millions d’euros, alors que quelques mois auparavant, l’entreprise avait déjà dépensé dans les 30 millions pour changer le logo », souligne la fédération CGT-Mines-Énergie dans un communiqué.
Interrogé, un porte-parole d’ERDF n’a dans un premier temps ni confirmé ni infirmé le nouveau nom Enedis, pas plus que le coût de 300 millions d’euros mentionné par la CGT et déjà évoqué par FO en janvier. Mais l’entreprise a ensuite démenti le montant avancé par les deux syndicats, parlant d’un coût de « 20 à 25 millions d’euros » à la fois pour le changement de nom et le nouveau logo qui s’ensuit.
« Gaspillage financier »
La filiale à 100% d’EDF avait déjà modifié son logo en juin 2015 pour répondre à une exigence de la Commission de régulation de l’énergie, qui estimait qu’avec un sigle et une prononciation trop proches, les deux entreprises entretenaient une confusion dans l’esprit des consommateurs. Mais le régulateur avait estimé que les évolutions présentées alors par ERDF étaient insuffisantes pour écarter tout risque de confusion. L’entreprise avait finalement annoncé mi-janvier qu’elle allait changer de nom.
Pour les syndicats, l’argent dépensé pour les changements de logo et de nom « pourrait servir à ne pas augmenter les factures, à combattre la précarité énergétique (11 millions de Français dans cette situation aujourd’hui), à investir dans l’appareil industriel, à créer des emplois et augmenter les salaires ». « Ce n’est pas avec ce type de politique de gaspillage financier que l’économie se portera mieux et que le chômage sera résorbé », poursuit la fédération. « Inversons la hiérarchie des décisions, et donnons plus de pouvoir aux salariés, aux citoyens, aux élus en mettant en place un Pôle Public de l’Énergie. »
FO Énergie et Mines avait déjà dénoncé en janvier le coût de cette mesure, parlant aussi de « 300 millions d’euros », qui vont « partir en fumée » à un moment où la maison mère EDF « est bien mal en point ».