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Enquête corruption au Nigeria : Eni et Shell définitivement relaxés


Une peine de huit ans de prison pour corruption contre le PDG d'Eni, Claudio Descalzi avait été requise. (photo AFP)

Les géants pétroliers Eni et Shell et leurs dirigeants, mis en cause dans une vaste affaire de corruption au Nigeria, ont été définitivement relaxés ce mardi, après la décision du parquet de Milan de renoncer à l’appel, selon une source proche du dossier.

Jugeant qu’«il n’y avait aucune preuve de faits pertinents dans ce procès», la procureure générale adjointe Celestina Gravina a retiré l’appel interjeté en juillet 2021 par le procureur adjoint Fabio De Pasquale, au cours d’une audience devant la cour d’appel de Milan. Eni et Shell avaient été acquittés en mars 2021 en première instance par le tribunal de Milan, un jugement qui avait provoqué la déception des ONG à l’origine de la vaste enquête judiciaire qui avait impliqué treize prévenus.

Dans ce procès retentissant, le parquet italien soupçonnait les deux groupes d’avoir versé 1,092 milliard de dollars de pots-de-vin, sur un total de 1,3 milliard déboursé en 2011, pour l’acquisition au Nigeria d’une licence d’exploration du bloc pétrolier offshore OPL-245. Le parquet de Milan avait requis en juillet 2020 des peines de huit ans de prison pour corruption contre le PDG d’Eni, Claudio Descalzi et son prédécesseur Paolo Scaroni, patron du groupe au moment des faits incriminés.

Une peine de sept ans et quatre mois de prison avait été demandée pour Malcolm Brinded, ex-directeur général de la division Exploration et Production de Shell, et de dix ans pour l’ancien ministre nigérian du Pétrole Dan Etete. Eni et Shell avaient toujours contesté fermement toute corruption.

Un accord passé avec le gouvernement nigérian en 2011 visait à mettre fin à des années de contentieux autour du bloc OPL-245 entre Shell et la compagnie Malabu, appartenant à Dan Etete.

Ancien ministre du Pétrole sous le régime du dictateur Sani Abacha, Dan Etete s’était attribué ce bloc en 1998, en le vendant à Malabu, une société qu’il détenait secrètement. La licence avait été ensuite révoquée par le gouvernement puis cédée à Shell, puis de nouveau à Malabu, donnant lieu à un important litige.