Même tendance qu’au Luxembourg, la Belgique table sur un « scénario en V » avec une chute du PIB de 8% en 2020, puis un rebond de 8,6% en 2021.
Chez nos voisins belges, la Banque centrale et le Bureau fédéral du plan estiment que l’économie belge va se contracter de 8% en 2020. Tout comme le scénario envisagé au Luxembourg, la Belgique espère connaître un scénario en V, c’est-à-dire une lourde chute du PIB en 2020 puis un rebond de la même amplitude en 2021. “Sur base d’un scénario envisageant un confinement de la population au régime actuel pour une durée de 7 semaines, le PIB réel de l’économie belge pourrait se contracter de 8% en 2020. Un rebond (+8,6 %) est envisagé en 2021 pour autant que la phase aiguë de la crise concentrée sur la première moitié de 2020 n’inflige pas de dommage substantiel au potentiel productif de l’économie”, analysent la Banque centrale et le Bureau fédéral du plan dans un communiqué. « Par rapport à un scénario sans crise, la perte cumulée de PIB se chiffrerait à près de 30 milliards d’euros à fin juin 2020, 45 milliards à fin décembre et près de 60 milliards à fin 2021 », souligne encore la Banque centrale et le Bureau fédéral du plan.
Les deux institutions soulignent “s’attendre à ce que les mesures prises pour protéger le revenu disponible des ménages jettent les bases d’une reprise rapide de la consommation à partir du troisième trimestre de cette année. L’analyse montre par ailleurs que la trésorerie des entreprises subit un stress considérable reflétant les pertes de chiffre d’affaires. La vigueur de la reprise envisagée pour la seconde moitié de l’année et en 2021 repose sur l’hypothèse technique que le stress de trésorerie ne donne pas lieu à des problèmes de solvabilité conduisant à de nombreuses faillites d’entreprises et, par extension, à une hausse durable du chômage”.
L’impact attendu sur les finances publiques de la Belgique est à la mesure du choc, avec un déficit d’au moins 7,5 % du PIB et une dette autour de 115 % fin 2020.
À titre de comparaison, l’impact sur l’économie luxembourgeoise se traduirait, selon des simulations de Chambre de commerce, par une réduction de 5% du PIB – soit 3 milliards d’euros – et une détérioration des finances publiques de 5,5% – soit 3,5 milliards d’euros – du fait de l’augmentation des dépenses en chômage partiel et des diverses aides de l’État en plus d’une réduction des recettes, là aussi en raison des diverses mesures au niveau de la TVA, d’une baisse des recettes des accises, etc. À noter également que la dette luxembourgeoise, qui tourne autour de 20%, pourrait atteindre 30% après la crise, selon le Premier ministre Xavier Bettel.