Le marché automobile européen démarre fort 2015 avec une hausse de 6,7% des immatriculations en janvier, mais les experts restent réservés sur la suite de l’année.
Côté constructeurs, le groupe Volkswagen demeure le leader dans l’UE, s’arrogeant 25,5 % du marché. (Photo : AP)
Les constructeurs français ont connu des fortunes diverses, les immatriculations de Renault bondissant de 10,1 % et celles de PSA Peugeot Citroën se contractant de 1,5 % par rapport au mois de janvier 2014, a indiqué hier l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).
La hausse de 6,7 %, qui permet d’approcher le million de voitures particulières vendues dans l’UE (999 157 exactement), intervient après une année 2014 qui s’était conclue sur une croissance de 5,7 %.
Les volumes restent toutefois inférieurs de 20 % à ceux d’avant la crise de 2008, quand environ 1,2 million de voitures avaient été immatriculées.
« Quand on part d’un mois de janvier très bas, comme c’était le cas en 2014, il est plus facile de faire une forte hausse, mais janvier 2015 n’est pas non plus un mois historiquement très élevé », commente Jean-François Belorgey, du cabinet de consultants EY.
La croissance est notamment due à l’Italie, quatrième marché automobile de l’UE, qui a vu ses immatriculations progresser de 10,9 % à 131 300 unités. Le cinquième, l’Espagne, a quant à lui grimpé de 27,5 % à 68 100 voitures. Après avoir beaucoup baissé depuis 2008, « les pays latins reprennent confiance, à des degrés divers », remarque Jean-François Belorgey.
Le Royaume-Uni, deuxième marché automobile européen, affiche également une croissance solide (+6,7 %, à 164 900 unités), tandis que l’Allemagne garde la tête du classement en volume, avec 211 300 voitures vendues, mais une progression sous la moyenne (2,6 %).
Avec 3 205 immatriculations en janvier 2015, le Luxembourg connaît de son côté une forte baisse de -6,1 % sur un an.
> Fiat dopé par Jeep
La France, talonnée par l’Italie, reste le troisième marché européen avec 133 000 voitures vendues, en progression de 6,2 %, des chiffres légèrement revus à la hausse par rapport aux données provisoires (5,9 %) diffusées début février par les constructeurs français.
Pour Jean-François Belorgey, « il est compliqué de tirer des tendances sur un seul mois », surtout en janvier, en raison des stratégies commerciales des uns et des autres autour de la fin de l’année notamment en matière de ventes tactiques (auto-immatriculations, ventes à des loueurs de courte durée) qui pourraient fausser les statistiques.
Côté constructeurs, le groupe allemand Volkswagen demeure le leader dans l’UE, s’arrogeant 25,5 % du marché avec 254 700 voitures (+6,8 %).
PSA, deuxième, voit sa part passer à 10,8 %, en baisse de 0,9 point. La marque Peugeot a gagné 4 % mais Citroën a perdu 6,3 % et DS, qui vient de prendre son autonomie, a cédé 18,9 %.
Sourire en revanche chez Renault, qui passe de 9,3 à 9,5 % de part de marché. La marque au losange a vu ses immatriculations croître de 11,3 %, tandis que Dacia progressait de 7,3 %. Il se vend dans l’UE un peu moins d’une Dacia pour deux Renault.
Généralistes allemands issus de groupes américains, Ford et Opel peinent à suivre le rythme et les volumes de Volkswagen : Ford croît, mais moins que le marché (+5,1 %) et ses 68 700 ventes représentent la moitié de celles de la marque VW (128 700). Le groupe Opel (ex-GM Europe) suit de près, avec 62 900 voitures, en baisse de 2,8 %. La bonne forme de la marque au blitz (+15,9 %) ne suffit pas à compenser la fin programmée de Chevrolet sur le Vieux Continent.
Avec 7,1 % de croissance, le groupe italo-américain Fiat-Chrysler écoule 62 700 voitures, grâce notamment à l’explosion de la marque Jeep (+183,3 %).
Les groupes allemands dits « premium » sont en embuscade : 60 300 immatriculations pour BMW (avec Mini), qui croît de 8,6 %, et 56 300 pour Daimler (Mercedes et Smart), en hausse de 15 %.
Toyota, dont les immatriculations augmentent de 9,6 %, reste en tête des Japonais avec 49 000 unités, mais Nissan, partenaire de Renault, se rapproche : 43 000 voitures immatriculées, une croissance de 36,3 %.
Sur les perspectives pour 2015, « l’ACEA est très prudente en prévoyant 2 % » de croissance du marché, note Jean-François Belorgey, pour qui « les 6 % de l’année dernière étaient vraiment une divine surprise » vu l’état de l’économie, notamment dans la zone euro.
Le Quotidien (avec AFP)