Le taux d’emprunt de la Grèce a repassé la barre des 10% jeudi à l’ouverture du marché obligataire en zone euro, après la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de priver les banques grecques d’un de leurs canaux de financement auprès d’elle.
Pour le ministre grec des Finances (à droite), la décision de la BCE n’a « pas de répercussions négatives » sur le secteur financier du pays. (Photo : AFP)
Peu avant 8h30 (7h30 GMT), le taux d’emprunt grec s’établissait à 10,051% contre 9,678% mercredi à la clôture du marché obligataire où s’échange la dette déjà émise. Les taux grecs étaient déjà brièvement passés au-dessus de 10% le 28 janvier, après les premières déclarations du nouveau gouvernement anti-austérité, avant de redescendre sous cette barre deux jours plus tard.
Début septembre, ils avaient touché leur point le plus bas en un an à 5,520%. La BCE a mis le couteau sous la gorge d’Athènes mercredi soir en privant les banques grecques d’un important canal de financement, contraignant les Européens à s’entendre sur la dette de la Grèce sous peine de crise de financement de l’État grec.
Le ministère grec des Finances a toutefois tempéré la portée de la décision de l’institution monétaire de Francfort, en assurant qu’elle n’avait « pas de répercussions négatives » sur le secteur financier du pays qui reste « totalement protégé » grâce aux autres canaux toujours disponibles pour lui permettre de s’approvisionner en liquidités.
Les dettes des autres pays du Sud étaient un peu tirées vers le haut par ces derniers développements. Le rendement à 10 ans de l’Espagne montait à 1,460% contre 1,431% et celui de l’Italie à 1,578% contre 1,548%.
À l’inverse jeudi matin, les dettes des pays solides, qui constituent les habituels refuges des investisseurs en période perturbée, se détendaient. Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne refluait à 0,336% contre 0,367% mercredi soir et celui de la France à 0,574% contre 0,594%.
AFP