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Dumping chinois : les eurodéputés veulent durcir les règles


La sidérurgie européenne est particulièrement touchée par la concurrence de la Chine, qui produit environ la moitié de l'acier de la planète et dont les aciéries ploient sous des capacités excédentaires. (photo archives LQ)

Le Parlement européen a adopté mardi sa position sur les nouvelles armes antidumping concoctées en novembre 2016 par la Commission européenne, essentiellement contre la Chine et ses exportations à prix cassés, réclamant des règles encore plus strictes.

Le texte approuvé par les députés va en effet plus loin que celui présenté par l’exécutif européen, qui prévoit une nouvelle méthodologie de calcul du dumping pour les importations en provenance de pays où il existe des distorsions importantes du marché ou dans lesquels l’Etat pèse profondément sur l’économie.

« On a un peu endurci les règles », a affirmé l’eurodéputé français Franck Proust (PPE, droite).

Le texte du Parlement prévoit notamment que « les enquêtes antidumping » prennent en compte « le respect par le pays exportateur des normes fiscales, environnementales et de travail internationales ».

Adoptée en commission parlementaire, la position des eurodéputés devrait être validé par l’ensemble des députés à la session plénière de juillet, après quoi le Parlement, la Commission et le Conseil –qui a adopté sa propre position début mai– négocieront en vue de mettre en place les nouvelles règles avant la fin de l’année.

Ces mesures visent essentiellement à contrer les pratiques commerciales chinoises.

Lorsque la Chine avait adhéré à l’OMC en 2001, il avait été stipulé que les autres membres de cet organisme pouvaient la traiter comme une économie non marchande durant 15 ans, ce qui permettait notamment à ses partenaires de bénéficier d’une certaine marge de manœuvre concernant les droits de douane sur ses exportations en cas de dumping.

Cette période a pris fin en décembre 2016 mais l’UE et les Etats-Unis ont néanmoins décidé de préserver des règles sévères qui les protègent contre les produits chinois à bas prix inondant leurs marchés.

Pékin, qui estime que le refus d’accorder le statut d’économie de marché à la Chine est un exemple de « protectionnisme déguisé », a obtenu début avril la mise en place à l’OMC d’un groupe d’experts chargés de juger les mesures actuelles de l’UE.

Mais la procédure devrait devenir obsolète quand Bruxelles aura mis en place ses nouvelles règles.

L’association des sidérurgistes européens Eurofer a annoncé mercredi « soutenir l’approche des députés européens ».

La sidérurgie européenne est particulièrement touchée par la concurrence de la Chine, qui produit environ la moitié de l’acier de la planète et dont les aciéries ploient sous des capacités excédentaires.

Le Quotidien / AFP