Le début du procès pénal de l’ancien patron déchu de Volkswagen, Martin Winterkorn, dans le cadre du scandale des moteurs truqués, a été repoussé à fin avril en raison de la pandémie de Covid-19, a annoncé lundi le tribunal.
Initialement programmé à partir du 25 février, ce procès fleuve s’ouvrira finalement le 20 avril pour juger Martin Winterkorn et quatre autres anciens responsables du groupe accusés de « fraude en bande organisée » et « fraude fiscale aggravée ».
Les comparutions doivent durer jusqu’en avril 2023, a précisé lundi le tribunal de Brunswick.
Il s’agira du deuxième grand procès automobile en Allemagne dans le scandale du dieselgate, qui a éclaté en septembre 2015, quand le constructeur a reconnu avoir truqué 11 millions de voitures.
Le scandale a valu à l’ancien patron du géant Volkswagen et à quatre autres responsables d’être renvoyés en justice pour avoir « trompé » les consommateurs en installant dans les moteurs des logiciels permettant d’afficher des niveaux d’émission d’oxyde d’azote inférieurs à la réalité.
En janvier, le tribunal avait renoncé à juger Martin Winterkorn pour le volet boursier du dossier, suspendant les poursuites à son encontre pour le chef de manipulation de cours de bourse.
Une facture dépassant les 30 milliards d’euros
Les révélations, faites par l’agence américaine de l’environnement (EPA), ont plongé le secteur automobile allemand, pilier de l’industrie du pays, dans une crise dont il ne s’est pas encore entièrement relevé.
L’ancien patron d’Audi, Rupert Stadler, doit répondre depuis septembre dernier de « fraude », « émission de faux certificats » et « publicité mensongère » dans le cadre du premier procès d’un dirigeant auto dans cette affaire en Allemagne.
Lors d’une audience le 12 janvier, il a rejeté la faute sur des ingénieurs, les accusant de ne pas avoir suffisamment informé le directoire – en ligne avec la défense du groupe Volkswagen, qui avance que les logiciels illicites ont été mis en place par un petit groupe de personnes à l’insu des plus hauts dirigeants.
Des audiences sont prévues à Munich jusqu’en décembre 2022.
Le groupe Volkswagen a tiré un trait sous une grande partie du scandale pour une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont le plus gros a été payé aux États-Unis.
L’actuel PDG du groupe, Herbert Diess, et le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, ont l’an passé évité un procès, moyennant une transaction financière de 9 millions d’euros, en vertu d’un accord avec la justice.
Volkswagen et des marques du groupe ont payé en Allemagne trois amendes d’un total de 2,3 milliards d’euros pour clore les enquêtes.
AFP/LQ