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Dette : que doit la Grèce, et à qui ?


La dette grecque s’élève aujourd’hui à près de 312 milliards d’euros, soit 177% de son produit intérieur brut. (Photo AFP)

Restructurée à trois reprises depuis 2012, la dette grecque s’élève aujourd’hui à près de 312 milliards d’euros, soit 177% de son produit intérieur brut (PIB), détenus au trois quarts par des États ou des institutions publiques.

Voici le détail des emprunts contractés par l’État grec, compilés sur la base des informations fournies par les principaux créanciers de la Grèce.

Au FMI

Le Fonds monétaire international détient 8% de la dette grecque, soit près de 21 milliards d’euros, selon le taux de change de l’euro contre les Droits de tirage spéciaux (DTS) – sorte de monnaie créée par le FMI. Cette dette doit être remboursée avant 2025.

La Grèce a fait défaut le 30 juin vis-à-vis du FMI en ne remboursant pas une échéance de 1,5 milliard d’euros, pour laquelle une demande de délai de paiement a été déposée. Athènes doit virer au total 5,4 milliards d’euros au FMI en 2015, avec un prochain paiement de 455 millions d’euros le 13 juillet.

Aux banques centrales

L’Eurosystème, qui regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales (BCN) des pays membres de la zone euro, détient 23 milliards d’euros de dette, liés principalement aux achats de titres grecs dans le cadre du Securities Market Program (SMP), mis en place en 2011-2012.

Cette dette, qui représente une part importante des échéances qu’Athènes devra rembourser dans les cinq prochaines années, ne peut pas être restructurée parce que ce serait un financement monétaire d’un État contraire aux traités européens, a rappelé lundi le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer.

Au FESF

C’est, de très loin, le plus gros détenteur de dettes grecques : le Fonds européen de stabilité financière (FESF), créé en mai 2010 pour aider les pays de la zone euro en difficulté, possède aujourd’hui 130,9 milliards d’euros de créances, soit près de 41% de la dette du pays.

Il s’agit d’une dette à maturité très longue, l’échéancier des remboursements ne commençant qu’en 2023 et devant se poursuivre jusqu’en 2055. L’Allemagne est le premier créancier d’Athènes via ce fonds avec 41,2 milliards de dette, devant la France (28,6), l’Italie (27,2) et l’Espagne (18,1).

Dettes bilatérales

Outre l’argent emprunté auprès des institutions monétaires, la Grèce a contracté des prêts bilatéraux auprès de ses partenaires européens, pour un total de 53 milliards d’euros. Il s’agit, là aussi, de dettes sur le long terme, dont les remboursements ne doivent débuter qu’en 2021.

Le pays le plus exposé est là encore l’Allemagne, avec 15,2 milliards d’euros de prêts. La France arrive en deuxième position avec 11,4 milliards d’euros, devant l’Italie (10 milliards), l’Espagne (6,7), les Pays-Bas (3,2) et la Belgique (1,9).

Dette privée

Depuis le plan de restructuration de 2012, le secteur privé ne détient plus qu’une part réduite de la dette grecque. Les banques et autres fonds d’investissement, qui ont perdu dans l’opération entre 60 et 75% de leur mise, selon les estimations, détiennent désormais moins de 20% des créances de la Grèce.

La dette privée de la Grèce n’a donc pas totalement disparu. Plusieurs dizaines de milliards d’euros de créances restent aux mains des créanciers privés: soit des titres issus de la restructuration, ou n’y ayant pas été soumis; soit des bons du Trésor à très court terme, comme Athènes continue d’en émettre régulièrement.

Un défaut sur ces titres privés pourrait provoquer une réaction en chaîne particulièrement délicate à gérer. Jusqu’ici Athènes, privée d’accès au marché sur les longues échéances, n’a toutefois jamais eu de problème majeur pour se refinancer à court terme, et devrait ainsi renouveler sans problème vendredi une tranche de 2 milliards d’euros de bons du Trésor, détenus par les banques grecques.

AFP

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